L’Algérie devrait se doter dans un futur proche d’une nouvelle compagnie aérienne publique qui viendra soulager Air Algérie, a déclaré lundi le ministre des Transports, Lazhar Hani.
S’exprimant sur les ondes de la radio chaîne I, M.Hani a indiqué que la décision gouvernementale de créer une nouvelle compagnie aérienne publique — pour son marché intérieur – permettra « une prise en charge optimale du transport des citoyens sur tout le territoire national ».
« Air Algérie n’est pas en mesure de couvrir tous les aéroports internes au nombre de 36, et ce au vu de l’immense superficie du pays. Ceci requiert la création d’une compagnie publique de transport aérien domestique », justifie le ministre.
Abordant la question de l’aéroport de Tamanrasset, il a en outre précisé que celui-ci se transformera en « un hub régional et complémentaire ouvert sur quelque 20 pays africains », et qu’il facilitera le transit des voyageurs tout en renforçant « les échanges commerciaux avec les pays du continent ».
Il a en profité également pour annoncer qu’Air Algérie – qui se consacrera désormais aux vols à l’international – comptait agrandir son réseau en ouvrant « deux lignes en Amérique du sud et en Amérique du nord ».
La réorganisation de l’espace aérien s’accompagnera par ailleurs d’une réduction drastique des points de vente à l’étranger car, selon le responsable politique, « les agences engagent des coûts considérables qui ne sont pas vraiment nécessaires au vu du progrès technologique et d’internet ».
Confiant dans sa stratégie de restructuration de son secteur, et dans l’exploitation des aéroports domestique qu’il espère« optimale », le ministre des Transports a promis que la compagnie qui verra le jour sera « rentable » et quelle tiendra compte « du pouvoir d’achat du citoyen ».
Concernant le futur Port centre de Hamdania (Tipaza) – qui devrait traiter 6,5 millions de conteneurs et 25,7 millions de tonnes de marchandises/an – Lazhar Hani a chiffré son coût préliminaire « entre 5 et 6 milliards de dollars ».
Raccordé à une ligne ferroviaire s’étendant jusqu’aux capitales des pays limitrophes, ce projet sera avant tout destiné au commerce national mais servira aussi « d’axe pour les échanges au plan régional », complète le ministre.
Cette mutation tous azimut du secteur du transport permettra aux investisseurs privés de placer leurs billes dans « le transport aérien domestique et étranger en plus du terrestre et du maritime qui connait un grand retard », anticipe l’ex-DG du port d’Alger.
Pour ce faire, il mise sur une révision de la législation qu’il estime inadaptée « aux exigences de développement du secteur ».
« L’ouverture de l’investissement dans le secteur du transport, tous segments confondus, est une décision politique dictée par les mutations économiques en cours », a reconnu en guise de conclusion M.Hani.
Mansouria Fodeili