« Lakhdar Bouregaâ est sous la protection d’Allah », a écrit Hani Bouregaâ sa page Facebook. C’est par ces mots que le fils de Lakhdar Bouregaa, qui s’est éteint mercredi à l’âge de 87 ans des suites d’une infection à la Covid-19, a rendu hommage à son père.
L’ancien héros de la guerre d’indépendance avait été admis à l’hôpital le 21 octobre dernier – en compagnie de son épouse -après avoir contracté le coronavirus.
Né le 15 mars 1933 à El Omaria (Médéa), le défunt a grandi au sein d’une famille conservatrice. Très jeune, il rejoint le Parti du peuple algérien puis le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD). Aux côtés du Colonel Si Tayeb Djeghlali, Souidani Boudjemaa et Didouche Mourad, il participera à la sensibilisation de la population de la wilaya IV à la veille du déclenchement de la Révolution.
C’est en mars 1956 qu’il intègre l’Armée de libération nationale (ALN) dans sa région natale de Médéa. Il y occupera plusieurs postes à responsabilité dont ceux de commandant de la Katiba « Zoubiria » et de chef de la wilaya IV, entre 1959 et 1960.
Dans son fief, il deviendra capitaine puis commandant de wilaya avant d’être membre du conseil de la wilaya IV sous le commandement du Colonel Youcef Khatib. En 1961, il entrera même au Conseil national de la révolution où il côtoiera d’autres personnages emblématiques tels que Si M’Hamed Bougara, Didouche Mourad, Larbi Ben M’Hidi ou encore Rabah Bitat.
Dans son livre « Témoin sur l’assassinat de la Révolution » – paru en 1990 – celui qui s’est toujours distingué par sa droiture et son impartialité retrace son parcours au sein de la Révolution tout en dénonçant les dissensions claniques qui ont perduré après l’indépendance.
Sortant de sa paisible retraite, il était apparu en 2019 comme l’une des figures de proue du Hirak, le mouvement populaire algérien qui réclame le départ du « système » et l’instauration d’une réelle démocratie en Algérie.
Lakhdar Bouregaâ a été enterré ce jeudi au cimetière de Sidi Yahia d’Alger.