Alors que l’Algérie connait depuis quelques jours une hausse vertigineuse du nombre de cas positifs à la Covid-19 – 642 contaminations sur les 24 dernières heures – le gouvernement d’Abdelaziz Djerad a décidé d’arrêter un « plan d’action d’urgence » visant à contenir la propagation de l’épidémie de coronavirus indique dans un communiqué les services du Premier ministre.

Au sortir d’une réunion d’évaluation de la situation épidémiologique dans le pays, qu’il a présidée, Abdelaziz Djerad, s’est alarmé « de l’évolution préoccupante de la situation épidémiologique, marquée essentiellement par une recrudescence du nombre de cas quotidiens de contamination, une augmentation du taux d’incidence dans certaines wilayas et une forte accélération de la circulation virale traduite par un taux élevé de positivité des prélèvements ».

Cette reprise rapide du nombre de contaminations, explique le Premier ministre, trouve son origine dans le « relâchement manifeste de la vigilance des citoyens, l’abandon des réflexes de prudence et le non-respect des gestes barrières, en particulier le port obligatoire du masque, le respect de la distanciation physique et l’hygiène des mains ».

Et de poursuivre : « Les regroupements de toutes natures et la non observance des protocoles sanitaires dans différents lieux, en particulier les moyens de transport, les commerces et les espaces publics ont été les principaux facteurs qui ont provoqué la résurgence de cas de clusters et favorisé la propagation rapide du virus ». 

En raison de l’aggravation du nombre de personnes contaminées par le Covid-19, 1797 cas recensés sur les 96 dernières heures, le gouvernement a donc décidé de mettre immédiatement en place « un plan d’action d’urgence, avec des mesures précises et échelonnées dans le temps ».

Concrètement ce plan se déclinera selon trois axes : « Le renforcement des mesures de prévention dans ses volets sanitaire et sécuritaire; une stratégie de communication plus efficiente et une sensibilisation plus forte envers les citoyens et l’application rigoureuse des mesures coercitives réglementaires ».

Pour mener à bien son opération, Abdelaziz Djerad a promis que les établissements hospitaliers bénéficieront « de tous les moyens en matière d’équipements, de tests PCR et de tests anti-géniques, de moyens de protection, d’oxygène et de lits supplémentaires ».  

Face à « ce qui est devenu une exigence », admet-il, les hôpitaux devront ainsi concentrer leurs efforts « sur la prise en charge prioritaire des soins anti-Covid ».

De son coté, le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, M Beldjoud Kamel, a reçu instructions de « renforcer la cellule nationale de suivi de l’évolution de la pandémie du coronavirus » et de l’élargir au ministère de l’Education nationale, de l’enseignement supérieur, de la formation professionnelle et ainsi qu’à celui des Affaires religieuses, afin relate le communiqué, « de garantir la bonne application des protocoles sanitaires qui leur sont dédiés ».

Vis à vis du public algérien, une campagne de sensibilisation sera lancée – à travers les associations et les comités de quartier – « sur la gravité de la situation et les conséquences de toute négligence en matière de respect des mesures de prudence et des gestes barrières, particulièrement à l’approche de la saison hivernale », précise le texte du chef du gouvernement.

En cas de détérioration de la situation sanitaire, il a d’ores et déjà prévenu qu’il pourrait avoir recours « à des mesures supplémentaires de confinement ciblé ».

En attendant, ordre a été donné « d’interdire, jusqu’à nouvel ordre, l’organisation de séminaires, de colloques, de réunions outout autre regroupement qui constituent autant de facteurs de propagation de l’épidémie ».

Amale Hoummati