
Les jours se suivent et se ressemblent pour Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal. Après avoir été condamnés – mercredi dans le cadre d’une affaire de corruption – à 5 ans de prison ferme, à une amende de 3 millions de dinars chacun et à la confiscation de leurs biens par la chambre pénale de la Cour d’appel d’Alger, les deux anciens Premiers ministres ont de nouveau été déferrés devant le Tribunal de Sidi M’hammed d’Alger – dans une affaire d’octroi de privilèges indus aux frères Benhamadi, propriétaires du groupe Condor – qui a requis à leur encontre une peine de 10 ans de prison ferme, assortie d’une amende d’un (1) million de Da.
Dans son réquisitoire le Procureur de la république a en outre demandé à ce qu’une peine de 3 ans de prison plus une amende d’un million de DA soient prononcées à l’encontre d’Abdelghani Zaalane, l’ex-Directeur de la campagne électorale de Abdelaziz Bouteflika, pour les présidentielles annulées de 2019, ainsi que la confiscation des biens des accusés.
Dans cette affaire, on reproche aux deux anciens chefs de gouvernement d’avoir accordé des privilèges au Groupe Condor, et à ses filiales, pour faciliter la construction de l’ usine de fabrication de médicaments GP Pharma à Sidi Abdallah (ouest d’Alger), laquelle était gérée par l’ex-ministre de la Poste et des Technologies, Moussa Benhamadi, décédé en juillet dernier à la prison d’El Harrach.
Le Groupe industriel algérien a également profité de facilitations illégales, en faveur de sa filiale Travocovia, pour la réalisation d’un centre dédié aux brûlés à Skikda.
De leur coté, les frères Benhamadi sont poursuivis pour avoir financé la campagne électorale de l’ex-chef d’Etat, Abdelaziz Bouteflika, à travers un compte bancaire qui accueillait des contributions financières n’ayant aucun rapport avec les élections.