La voiture essence et diesel vit-elle ses dernières années dans le paysage automobile algérien? La réponse semble être affirmative si l’on en croit le Commissariat aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique (CEREFE) qui préconise dans son rapport annuel l’abandon des investissements massifs dans l’industrie automobile thermique pour privilégier l’utilisation générale de la voiture électrique.

« Conformément aux différentes études et projections pour les dix prochaines années, il apparait que la mobilité individuelle sera dominée par l’électrique. Il est par conséquent fortement recommandé d’éviter les investissements massifs dans l’industrie automobile thermique », précise le CEREFE.

Et de compléter : « Afin de ne pas rester en retrait total par rapport à cette révolution de la mobilité électrique qui se prépare, il est recommandé que l’Algérie entreprenne au moins certaines études solides dans le domaine qui permettraient de bien préparer cette échéance ».

Le Commissariat ajoute par ailleurs que la recherche et l’innovation « doivent être soutenues à travers des projets pilotes dans les services intelligents, les interfaces pour véhicules électriques et les bornes de recharge ».

Pour étayer sa thèse, l’organisme public estime que le véhicule électrique est désormais mûr pour un marché à grande échelle (fiabilité, autonomie, confort) même s’il reconnait que « certains enjeux économiques font retarder l’instauration de normes et standards communs dans ce domaine ».

L’Algérie qui cumule un transport à la fois « dense, fortement pollueur et coûteux » aurait ainsi, selon l’agence étatique, un grand intérêt à opérer ce virage écologique afin, dit-elle, « de réorganiser de manière rationnelle le monde du transport et de l’adapter aux exigences d’une efficacité énergétique devenue incontournable ».

Autre argument avancé pour basculer vers des énergies moins polluante est que le transport consomme à lui tout seul une facture énergétique de 15 millions de tonnes équivalent pétrole (MTep) contre 13MTep pour la production électrique.

Une des premières solutions envisagées par le CEREFE pour réduire cette surconsommation serait donc de généraliser le ferroviaire, une option « vitale » pour diminuer la pression sur la circulation routière.

La note insiste également sur une accélération de la transformation du parc roulant en GPL/c en instaurant, dans le cahier des charges des véhicules importés ou produit localement, un quota d’équipements en kits GPL/c.

En guise de conclusion, le CEREFE en appelle à une augmentation significative du taux moyen de conversions des véhicules au GPL/c qui n’est actuellement que de « 90 000 unités » par an.

Mansouria Fodeili