Robert Castel est décédé samedi à l’âge de 87 ans à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris des suites d’une « longue maladie » a indiqué à l’AFP son entourage.
De son vrai nom Robert Mouyal, l’acteur et musicien est né, dans une famille juive, le 21 mai 1933 dans le quartier populaire de Bab El Oued à Alger. Très tôt il s’oriente vers le théâtre comique où son accent caractéristique des « pieds noirs » sera sa marque de fabrique artistique.
En 1957, il monte avec les comédiennes Lucette Sahuquet et Marthe Villalonga la pièce La famille Hernandez qui rencontrera un grand succès aussi bien en Algérie qu’en France où le public parisien découvrira l’humour et le bagou typiques des pieds-noirs.
Au moment de l’indépendance de l’Algérie, il quitte le pays pour s’établir à Paris en compagnie de Lucette Sahuquet qui deviendra sa première épouse jusqu’en 1987, année de son décès à l’âge de 60 ans.Ensemble, ils continueront à se produire sur les planches.
Au cinéma Robert Castel n’a que 25 ans quand il apparait devant la caméra de Marcel Blistène dans Les Amants de demain puis dans Un témoin dans la ville d’Édouard Molinaro.
Durant les décennies 70 et 80, on le retrouvera dans des comédies. Il y interprètera souvent des ses seconds rôles comme dans Elle court, elle court la banlieue de Gérard Pirès (1972), ou aux cotés de Pierre Richard dans Le Grand Blond avec une chaussure noire (1972).
Dans sa panoplie de grand acteur, il saura aussi incarner des personnages plus graves comme dans le magnifique film d’Yves Boisset Dupont Lajoie (1974). Dans ce drame – le viol et le meurtre de la jeune Brigitte (Isabelle Huppert) – sur fond de racisme anti-maghrébin dans la France sudiste des années 70, il campera Loulou, un entrepreneur dans le bâtiment et propriétaire du camping Caravaning Beau Soleil, qui tentera d’apaiser les tensions entre ses clients français survoltés par le crime et les travailleurs immigrés algériens accusés à tort de ce forfait.
A partir des années 90, le comédien se fera plus discret sur grand écran. Quelques réalisateurs comme Fabien Ontoniente (2001), Patrick Braoudé (2004) ou Yvan Attal, qui le fera tourner dans Ils sont partout (2016) – son dernier film – parviendront à le convaincre de rejouer devant la caméra.
En dehors du cinéma, ce fils du grand chanteur Chaâbi Lili Labassi avait également un goût prononcé pour la musique. En 2007, il fera partie du collectif musical El Gusto, un orchestre chaâbi algérien qui se produira lors de nombreuses tournées à travers le monde.
« Nostalgérie », son projet personnel qui raconte le quartier de son enfance, sera – en 2013 – sa dernière apparition sur scène.
Amale Hoummati