Le tribunal de première instance de Tipasa a condamné, ce mardi, Abdelkader Zoukh à 4 ans de prison ferme et à une amende d’un million de dinars. L’ancien wali d’Alger était poursuivi pour l’octroi d’avantages et pour abus de fonction en faveur de l’ex-patron des patrons Ali Haddad.

Dans ce procès, l’Inspection générale des finances (IGF) avait consigné « des infractions flagrantes à  la Loi et aux dispositions légales règlementant les domaines de l’Etat » dans neuf dossiers relevant d’investissements fictifs non réalisés par Ali Haddad. 

Parmi les nombreux délits reprochés à M.Zoukh, l’IGF a notamment relevé l’infraction liée à l’assiette foncière de plus de 39.300 m2 dans la zone de Oued Semar pour la création d’un complexe industriel alors que le lieu devait initialement abriter un jardin public. 

Sur ce cas précis, le juge a expliqué que l’octroi du terrain s’est fait après l’aval du Conseil national de l’investissement (CNI) et que le wali avait décidé de son propre chef de transformer la nature du projet accordant ainsi une concession au groupe Haddad sans en référer au CNI.

Le projet de départ a donc été modifié et une usine de production de bitume avec parking pour engins de travaux publics a vu le jour coutant au passage, à la commune d’El Harrach, la bagatelle de 1,33 milliards de dinars.

Le groupe ERTHB, propriété des frères Haddad, a en outre indûment bénéficié d’assiettes foncières à Hussein Dey – plus de 16.000 m2 – , à Ain Benian et à Dar El Beida ainsi que de l’accaparement de plusieurs terrains agricoles – 30.000 m2 – pour la réalisation d’un complexe sportif au profit de son ancien club de football de l’USM Alger.

La défense de l’accusé a décidé d’interjeter appel du jugement près la Cour de Tipasa.

Le 8 décembre dernier, le parquet avait requis une peine de 10 ans de prison ferme, assortie d’une amende d’un million pour « abus de fonction et octroi d’indus privilèges en faveur d’Ali Haddad ».

Pour rappel, le tribunal de Tipasa avait déjà condamné M.Zoukh, dans deux autres affaires de corruption. Pour l’octroi de privilèges à la famille de Abdelghani Hamel, il s’était vu infliger une peine de 5 ans de prison ferme assortie d’une amende d’un million de DA tandis que pour l’affaire relative à la famille Mahieddine Tahkout, il avait écopé de 4 ans de prison ferme, assortie d’une amende d’un million de DA.

L’ex-wali a par ailleurs été interdit d’occuper un poste à responsabilités au sein de l’Etat ou une fonction politique dans un délai de 3 ans après l’expiration de sa peine.

Amale Hoummati