Le pamplemousse royale retrouve une seconde jeunesse dans la wilaya d’Oran grâce au travail d’Ali Hammada, un agriculteur de Messerghine, qui a relancé la culture de cet agrume.

C’est dans le quartier Si Rabah, à Messerghine, qu’Ali Hammada a fixé sa pépinière de 200 plants. Une exploitation qui lui a donné une appréciable récolte de Zenbâa, l’appellation local de ce fruit si riche en vitamines.

Né d’un croisement entre le pamplemousse ordinaire et l’orange amère, le zenbâa se distingue « par son grand volume, sa forme circulaire et un goût exquis », précise le cultivateur. 

Une variété de la famille des agrumes qui est également reconnaissable pour sa fine écorce, sa couleur jaunâtre et la richesse de ses jus.

Cette expérience unique en son genre au niveau de Messerghine, davantage connue pour sa clémentine, a permis d’obtenir sur la campagne 2018/2019 une production de près de 15 quintaux.

« Chaque pamplemoussier peut ainsi produire jusqu’à un quintal », indique-t-il avant d’ajouter que ce type d’arbre « exige une grande quantité d’engrais et de produits phytosanitaires pour l’évolution des plants ainsi qu’une grande quantité d’eau douce ».

Poursuivant son explication, il explique par ailleurs que la réussite de la culture du pamplemousse royal nécessite de s’éloigner de « sources salées » et que « la rareté des eaux douces » a souvent dissuadé bon nombre de fellahs de se lancer dans cette aventure.

Revisitant le passé, M. Hammada est nostalgique de l’époque où les paysans faisaient cohabiter les pamplemoussiers et les orangeraies. « Cette pratique répandue dans les communes de Messerghine et Boutlelis, a été abandonnée depuis. Aujourd’hui, il serait intéressant de planter au moins 20 pamplemoussiers sur une surface réservée à 400 orangers », espère-t-il.

Ce renoncement est d’autant plus dommageable que le pamplemousse est loué pour ses propriétés nutritives et ses bienfaits sur la santé mais qu’il assure également un rôle protecteur des cultures environnantes en polarisant l’attention des insectes nuisibles qui délaissent ainsi les autres variétés arboricoles.

« C’est ce qui explique que les anciens agriculteurs aimaient planter des pamplemoussiers au sein des orangeraies », relate l’Oranais.

Fort de son succès, l’exploitant agricole a le projet d’étendre sa surface à 3000 plants afin, dit il, « de répondre à la forte demande exprimée pour ce type d’agrumes ». 

Il envisage, en guise de conclusion, de transmettre son savoir faire en se disant prêt à « vulgariser sa technique et à partager son expérience avec les agriculteurs intéressés ».

Mansouria Fodeili