© crédit photo/ Chahira Khaldi

Un lapin rose et gris, un ours marron, des peluches aux couleurs magnifiques, minutieusement confectionnés au crochet par des mains habiles, peuplent l’univers de Chahira Khaldi.

Ces petits objets bariolés sont des Amigurumis du nom de cette technique japonaise de crochet qui signifie dans le langage nippon « jouet crocheté rembourré ». 

Originaire de Babar (wilaya de Khenchela), une commune célèbre pour son fameux tapis, la jeune femme est une des rares créatrices en Algérie à pratiquer ce technique venue tout droit du pays du soleil couchant.  « D’origine japonaise, cet art du crochet consiste à tricoter de petits animaux, des jouets et des créatures anthropomorphes avec de la laine et de les rembourrer avec du coton », explique la jeune femme.

Etudiante en sixième année de Pharmacie à la faculté de médecine de Batna, Chahira a su profiter pleinement de son temps disponible pendant le confinement pour briser l’ennui et créer des petits animaux et des poupées « faits maison », selon son expression favorite.

Pour parvenir à la maitriser de son art, l’autodidacte – qui a toujours eu une propension pour le travail artisanal –  avoue avoir passé des journées entières à se former sur les réseaux sociaux : « J’ai toujours été attiré par tout ce qui est travail manuel mais les études ont pris tout mon temps. J’ai commencé à crocheter des amigurumis toute seule puis j’ai décidé de visionner des vidéos et des tuttos sur le net afin de me perfectionner en la matière ».

Peu contraignante à exercer, l’activité de la créatrice, « qui ne demande pas beaucoup de matériel », s’est révélée être une source d’apaisement en servant d’exutoire à la demoiselle durant la pandémie de Coronavirus.

« Le confinement a un côté positif. Il nous a permis de nous pencher sur des centres d’intérêt et des activités que nous avons délaissés. Cela a été l’occasion de surmonter cette situation difficile à vivre mentalement. Pour moi, le tricot est considéré comme une forme de yoga qui tranquillise l’esprit », ajoute-t-elle.

A travers ses créations, Chahira fait aussi coup double en s’adonnant à son passe temps préféré et en développant sa sensibilité éco-responsable. « Ces doudous ou amigurumis, sont exclusivement fabriqués à partir de laine et de coton naturel. Ecologiques et sains, ces jouets sont craquants et faciles à faire », s’enthousiasme-t-elle.

Issue de la génération du do it yourself, la jeune femme de 26 ans n’exclut plus désormais de vivre de propre sa passion. Le soutien de son entourage et le succès grandissant auprès du public l’ont grandement encouragée dans ce sens.

« Ma famille et mes amis ont été mes premiers fans. Ils ont beaucoup apprécié les poupées que j’ai réalisées. Ensuite, j’ai reçu plusieurs commandes. Je compte aller jusqu’au bout du projet », promet-elle avec détermination.

Chahinez Douadi