Suite au discours à la nation prononcé jeudi soir par Abdelmadjid Tebboune, plusieurs dizaines de détenus politiques, dont les figures médiatiques du Hirak, Khaled Drareni, Rachid Nekkaz et Dalila Touat, ont recouvré vendredi la liberté après avoir bénéficié de la grâce présidentielle. Au total, ce sont 33 prisonniers qui ont été élargis a indiqué dans un communiqué le ministère de la Justice.

« A l’occasion de la Journée du Chahid et du deuxième anniversaire du Hirak populaire béni, le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a décrété des mesures de grâce présidentielle en faveur de 21 détenus condamnés définitivement à des peines de prison ferme pour des actes liés à l’utilisation des réseaux sociaux ou commis lors de rassemblements. Tous ces détenus ont été mis en liberté vendredi 19 février 2021 », précise le communiqué du ministère.

Le texte de la chancellerie explique par ailleurs que les juridictions compétentes ont procédé « à partir de la date d’aujourd’hui à l’élargissement des détenus n’ayant pas écopé de peines définitives, impliqués dans des actes similaires. Le nombre global de détenus élargis, des deux catégories, s’élève à l’heure de la rédaction de ce communiqué, à 33 détenus et les procédures de mise en liberté se poursuivent pour les autres ».

Parmi la trentaine de personnes graciées par le chef de l’Etat figurent le journaliste Khaled Drareni (40 ans) et l’opposant politique Rachid Nekkaz (47ans) et la militante Dalila Touat dont beaucoup de militants et de citoyens souhaitaient la libération. 

« Je voudrais remercier tous ceux qui m’ont soutenu et qui ont soutenu les détenus d’opinion car votre soutien est essentiel pour nous tous, votre soutien est la preuve de notre innocence », a déclaré Drareni dans la voiture qui le ramenait chez lui.

En attendant son pourvoi en cassation devant la Cour suprême le 25 février prochain, le fondateur du site internet Casbah Tribune et correspondant en Algérie pour TV5 Monde avait été condamné en appel par la Cour d’Alger, le 15 septembre 2020, à deux ans de prison ferme pour « incitation à attroupement » et « atteinte à l’unité nationale ».

De son coté, Rachid Nekkaz incarcéré sans jugement, depuis le 4 décembre 2019, à Koléa avant d’être transféré à Labiod Sidi Cheikh (wilaya d’El Bayadh) avait entamé une grève de la faim pour protester contre sa détention.

Dalila Taout avait quant à elle été placée en détention provisoire le 3 janvier avant d’être condamnée quinze jours plus tard à 18 mois de prison par le tribunal de Mostaganem pour « outrage à corps constitué, diffamations et publications portant atteinte à l’ordre public », selon le Comité National pour la Libération des Détenus (CNLD).

A quarante huit heures de la célébration des deux ans du Hirak, nul ne sait encore si les ex-détenus prendront part aux manifestations qui se préparent à travers tout le pays. 

Amale Hoummati