Les services de la sûreté de la wilaya de Ouargla ont consacré, en 2020, 60% de leurs efforts à la prévention de l’épidémie de Covid-19, a indiqué début février l’inspecteur régional de la police du Sud-est, Maamar Labdi

Les services de police ont principalement concentré leurs efforts sur la lutte contre la propagation de l’épidémie du Covid19 lors de l’exercice 2020. « 60% des moyens ont été consacrés à la prévention contre l’épidémie de Covid-19 », a déclaré M. Labdi lors de la présentation du bilan annuel des activités de la sûreté nationale. 

Concrètement, ce sont 6345 campagnes de sensibilisation à la lutte contre la Covid19 qui ont été menées dans les wilayas de Ouargla, de Ghardaïa, d’Illizi, de Biskra, d’El-Oued et de Laghouat

Agressions contre les ascendants en hausse

Dans les wilayas du Sud-est, les violences commises contre les ascendants ont augmenté de manière inquiétante avec une multiplication par 3,7 en passant de 81 à 303 cas. Les actes relatifs au port d’armes blanches ont également explosé en bondissant de 272 à 722 dossiers consignés (+450 cas) durant l’année 2020.

Dans le même temps, la police judiciaire a solutionné 4 307 affaires relatives à l’atteinte aux personnes contre 4187 en 2019, soit une hausse de près de 3%, tandis que les assassinats ou tentatives d’assassinat ont marqué une légère baisse en passant, en un an, de 3014 à 2946 actes (-2,25%).

Les atteintes aux biens ont aussi reculé de 6507 à 6307 affaires (-3,07%). Dans cette catégorie de délits, les vols de téléphone portable (1972 dossiers contre 2145, en 2019) arrivent devant les dégradations de biens d’autrui et les cambriolages. Ces deux derniers délits tout comme les crimes liés aux atteintes à la chose publique ont doublé en une année.

Doublement des crimes économiques

Les affaires liées aux crimes économiques ont doublé avec 138 affaires, impliquant 221 personnes, contre 68 affaires en 2019. Les détournements et gaspillages de fonds publics – 88 personnes interpellées – sont passés de 13 à 22 affaires. 

En ce qui concerne les infractions à la législation douanière, 82 dossiers ont été résolus, soit plus du triple par rapport à 2019 (22 infractions), et 32 affaires ont été traitées pour fraude fiscale. 

La contrebande, avec la saisie de 710 litres de carburant, 226 118 unités de cigarettes, 1 170 722 de pétards, 263 939 boissons alcoolisées et 32 véhicules, a provoqué l’ouverture de 216 dossiers

De son coté, le système automatisé d’identification des empreintes digitales (AFIS) a permis de confondre 181 personnes.

Les marchés informels ont pour leur part fait l’objet de 3 003 affaires, soit un triplement en un an (935 affaires en 2019).

Chute des mouvements de protestation

La wilaya de Ouargla qui enregistre chaque année le plus grand nombre de manifestations à l’échelle nationale a connu 1771 marches protestataires dont 18 ont tourné à l’émeute contre 3041 mouvements en 2019, soit une baisse de 58,21%. Ce chiffre s’explique par la pandémie du covid19 et les mesures de confinement imposées par les pouvoirs publics. 

Les protestations sont principalement d’ordre sociale puisqu’on trouve à la tête des manifestants 1059 mouvements de chômeurs, soit près de 60% (59,8%) du total des manifestations. Les autres marches sont majoritairement liées aux secteurs de l’Education, de la Santé et de la Réhabilitation.

En 2020, les forces de l’ordre ont par ailleurs procédé à l’arrestation de 304 individus, dont un mineur, et libéré 32 contestataires. 

Les forces de l’ordre ont en outre consigné 874 affaires impliquant des rassemblements non autorisés de plus de deux personnes et constitué 13197 dossiers pour le même motif. Le non port du masque a également occasionné le déclenchement de 53 317 procédures pénales.

Moins d’accidents et de victimes 

Près de 1 150 165 opérations de contrôle et d’organisation de la circulation – dans son aspect préventif – ont été effectuées sur terrain (1 410 521 en 2019), soit 28 556 barrages routiers (27 926 en 2019). Malgré la crise sanitaire, les patrouilles ont tout de même contrôlé 814 709 véhicules contre 952 676 en 2019. De plus, 649 contrôles radar ont eu lieu sur la même période. 

Les délits en lien avec la circulation ont aussi marqué une nette baisse avec 5766 cas recensés contre 8273 un an plus tôt (-69,7%).

Par ailleurs, 18 355 conducteurs se sont vu retirer leur permis, 8 065 véhicules ont été déposés à la fourrière en 2020 et 57 977 amendes disciplinaires ont été dressées, soit une diminution de 7,30% des cas.

L’humain, premier responsable des accidents de la route

La wilaya a eu à déplorer 1 259 accidents de la circulation, en légère baisse, qui ont fait 1 547 victimes dont 1 486 blessés et 61 morts. 

Le facteur humain demeure à ce titre la première cause des accidents de la route en raison de la violation du code de la route et des règles de la conduite.

Baisse des flux de transit 

Les mouvements de transit terrestre des citoyens Algériens ont considérablement chuté avec 340 465 déplacements en 2020, dont 158 845 entrées et 161 034 sorties alors qu’ils étaient de 113 343 entrants et 114 280 sortants en 2019. Situation identique pour les flux aériens qui ont connu une importante baisse avec 11 296 arrivées et 9 290 départ du territoire national, contre 2 851 entrées et 2 565 sorties un an plut tôt. Ces résultats sont dus à la fermeture des frontières et de la suspension des déplacements durant la crise sanitaire.

Pour ce qui est du transit par véhicules, il a atteint les 183 080 mouvements qui se sont déclinés en 92 023 sorties et 91 057 entrées. Ce chiffre en net recul s’explique par les restrictions de déplacements, en dehors du territoire régional, décidées par les pouvoirs publics pour lutter contre l’épidémie de Coronavirus.

Pour rappel, la région de Ouargla « comprend 135 unités opérationnelles – réparties sur six (6) wilayas -, huit (8) services régionaux, onze (11) brigades des frontières aériennes et cinq (5) brigades des frontières terrestres », a détaillé l’inspecteur Abdi. 

Et d’ajouter : «  le nombre des forces opérationnelles, déployées au niveau du territoire de compétence est estimé à 13 653 policiers et à 4000 agents, à raison d’un policier pour 266 citoyens ». 

Il a conclu son exposé en rappelant qu’en 2020 « le taux de couverture sécuritaire à été estimé à 80% ». 

Douadi Chahinez