L’Elysée a reconnu dans un communiqué publié mardi sur son site la responsabilité de l’Etat français dans l’assassinat de l’avocat et dirigeant politique, Ali Boumendjel

« Conformément à la mission que le Président de la République lui avait confiée, Benjamin Stora a remis, le 20 janvier dernier, son rapport sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie. Parmi ses préconisations figure la reconnaissance par la France de l’assassinat d’Ali Boumendjel, avocat et dirigeant politique du nationalisme algérien », indique la présidence française.

Le texte élyséen précise en outre qu’« aucun crime, aucune atrocité commise par quiconque pendant la Guerre d’Algérie ne peut être excusé ni occulté ».

Né le 23 mai 1919 à Relizane, dans une famille cultivée et militante, Ali Boumendjel s’engagea en politique pour combattre l’injustice coloniale et lutter pour l’indépendance de l’Algérie.

C’est au cours de la Bataille d’Alger, qu’il fut arrêté placé au secret, torturé, puis assassiné – le 23 mars 1957 – par l’armée française dont le chef opérationnel, Paul Aussaresses ordonna le meurtre de l’Algérien qu’il maquillera en suicide. 

Ali Boumendjel était marié et père de quatre enfants. Sa veuve Malika se démena toute sa vie pour que la vérité de l’assassinat de son mari soit enfin reconnue.  

 « Aujourd’hui (le 2 mars), le Président de la République a reçu au Palais de l’Elysée quatre des petits-enfants d’Ali Boumendjel pour leur dire, au nom de la France, ce que Malika Boumendjel aurait voulu entendre : Ali Boumendjel ne s’est pas suicidé. Il a été torturé puis assassiné », complète le communiqué. 

Le palais de l’Elysée ajoute, par ailleurs, que le président de la république souhaite continuer le travail engagé en facilitant notamment les recherches des historiens « par l’ouverture des archives ».

« Ce travail sera prolongé et approfondi au cours des prochains mois, afin que nous puissions avancer vers l’apaisement et la réconciliation. La génération des petits-enfants d’Ali Boumendjel doit pouvoir construire son destin, loin des deux ornières que sont l’amnésie et le ressentiment. Regarder l’Histoire en face, reconnaître la vérité des faits, ne permettra pas de refermer des plaies toujours ouvertes, mais aidera à frayer le chemin de l’avenir », promet le chef de l’Etat.

Pour rappel, Emmanuel Macron avait déjà reconnu le 13 septembre 2018 la responsabilité de l’Etat français dans la disparition de Maurice Audin. Le militant communiste et anti-colonialiste – dont le corps n’a pas été retrouvé – avait été arrêté puis torturé, en 1957, par l’armée française.

Amale Hoummati