Le torchon brule entre le ministère de la Communication et France 24. En cause le traitement médiatique par la chaine française des marches du vendredi que le ministre de la Communication et Porte-parole du Gouvernement Ammar Belhimmer a qualifié de « parti pris flagrant ».
Il est ainsi reproché au media parisien de « recourir sans retenue aucune à des images d’archives pour les antidater afin de porter secours à un résidu antinational constitué d’organisations réactionnaires ou séparatistes, aux ramifications internationales », précise le communiqué du ministère.
Et d’ajouter : « A bien des égards, le matraquage et les montages de France 24 relèvent de la mauvaise foi, d’un négativisme outrancier et du dénigrement ».
Le Porte parole du gouvernement affirme par ailleurs que le travail de la télévision parisienne « vise à manipuler l’opinion publique et à ternir l’image de l’Algérie, au profit d’un pays voisin où un mouvement populaire est en cours depuis des années sans qu’il ne bénéficie de la moindre attention du même média français ».
Dans un passé récent, les relations avec les télévisions hexagonales ont été marquées du sceau de la défiance. Ainsi, en septembre dernier, M6 a fait l’objet d’une mesure d’exclusion suite au reportage réalisé par Bernard de la Villardière. Le ministère de la Communication avait justifié sa décision en fustigeant « le regard biaisé sur le Hirak » porté par le célèbre journaliste globe-trotter.
Dans son communiqué, Alger a fait savoir qu’elle pourrait réitérer ce procédé après avoir signifié au bureau algérois de la chaine internationale qu’il s’agissait d’un dernier avertissement « avant retrait définitif de l’accréditation ».
Par la voix de son directeur, Marc Saikali, France 24 a réagi en réfutant toute partialité dans le traitement de l’information. « Nous essayons de faire notre travail le plus honnêtement possible. Nous faisons juste notre travail de journalistes dans le respect des règles en vigueur.Nous n’avons pas de parti pris et encore moins d’agenda quelconque destiné à nuire à qui que ce soit », a déclaré à l’AFP le dirigeant de la chaine française.
Ironie de l’histoire, interrogé en juillet 2020 par Marc Perelman, Abdelmadjid Tebboune avait assuré au journaliste de France 24 : « Vous serez les bienvenus chaque fois que vous le voudrez, sans retenue ».
Les promesses pourraient finalement n’engager que ceux qui les reçoivent…
Amale Hoummati