Les superficies consacrées à la culture de l’olivier devraient croitre de 400 000 ha en Algérie afin d’atteindre les 900 000 ha à l’horizon 2024 a indiqué mardi le président du Conseil national interprofessionnel de la filière oléicole (CNIFO), Belaâsla M’hamed.
« Aux 500 000 ha dédiés à l’heure actuelle à l’olivier, soit l’équivalent de 70 millions d’oliviers, un programme consistant en la plantation de 400 000 ha est en cours de réalisation à l’échelle nationale. Ceci devrait porter la superficie totale dédiée à cette filière à 900 000 ha à l’horizon 2024 » , a déclaré M. Belaâsla lors d’un séminaire de promotion de la filière oléicole.
Une organisation à revoir pour la filière
Face à l’indispensable diversification de l’économie algérienne, l’oléiculteur estime que la filière doit s’organiser pour mieux exporter. Pour cela, il faut qu’« un certain nombre de conditions soient réunies », a-t-il précisé.
Et d’expliquer : « Certains agriculteurs versés dans la production oléicole font eux-mêmes l’extraction de l’huile. Pour une plus grande efficience du processus de production, cette situation ne doit plus avoir droit de cité ».
800 dinars le prix du litre d’olive
Abordant la question des revenus que peut en tirer le secteur, le président du CNIFO souhaiterait que la structure des prix soit également revue. « Actuellement, l’huile d’olive coûte entre 700 dinars et 800 dinars le litre. Cette situation doit changer si nous voulons être compétitifs par rapport à l’exportation », suggère-t-il.
Puissance oléicole potentielle, l’Algérie pourrait, selon l’agriculteur, retrouver son statut d’antan. « Durant les années 60, l’Algérie exportait de l’huile vers nombre de pays. On doit renouer avec cela, à fortiori lorsque l’on sait que l’on se trouve parmi les pays fondateurs du conseil oléicole international », a-t-il rappelé.
L’indispensable recours aux techniques modernes
Participant au séminaire, le directeur de la chambre d’Agriculture de la wilaya d’Aïn Defla, Hadj Djaâlali, a de son côté mis l’accent sur la nécessité de recourir aux techniques modernes. « Si le processus de production reposait sur des procédés techniques modernes, il ne fait pas l’ombre d’un doute que cette filière égalerait la pomme de terre et les dattes en matière d’exportation, assurant ainsi des entrées supplémentaires en devises pour le pays », a-t-il soutenu.
Pour cela, la filière oléicole algérienne – qui dépend comme ses consoeurs des conditions météorologiques -, se trouve dans l’obligation de revoir son modèle organisationnel pour percer à l’international.
« Il est clair que les changements climatiques et tous les effets y afférents ont influé négativement sur la production agricole à l’échelle planétaire, d’où la nécessité pour nous de nous organiser davantage », a prévenu M. Belaâsla.
Mansouria Fodeili