Le général de Corps d’Armée Saïd Chanegriha, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), s’est entretenu jeudi au siège de l’Etat-major de l’ANP, le chef d’Etat-major des Armées françaises, François Lecointre, indique un communiqué du ministère de la Défense nationale (MDN).
Cette rencontre, qui n’a pas été annoncée, a été l’occasion pour les deux parties « de discuter de l’état de la coopération militaire entre les deux pays et d’échanger les points de vue sur les questions d’intérêt commun », précise le ministère.
La sécurité régionale au menu
« L’Algérie considère que la stabilité et la sécurité de son voisinage sont directement liées à sa sécurité. Pour cela, d’énormes efforts sont consentis par mon pays à travers l’adaptation des dispositifs militaires tout au long des frontières, en vue de concrétiser la stabilité dans les pays de l’espace méditerranéen », a souligné le chef d’état major algérien.
Evoquant le Comité d’état-major opérationnel conjoint (CEMOC), le ministre de la Défense nationale a rappelé que l’Algérie était « consciente de l’ampleur du danger que représente le terrorisme sur la paix et la stabilité régionales » avant d’ajouter que le pays « n’a pas lésiné sur les initiatives et le soutien en direction de ses voisins pour coordonner les efforts sur la base d’une vision commune ».
L’Algérie veut clôturer le dossier des essais nucléaires
Concernant l’épineuse question des sites ayant servi de champ d’expérimentation à l’armée française pour ses essais nucléaires dans le Sahara algérien, M.Chanegriha a sollicité l’aide de son interlocuteur afin de clôturer le dossier.
« Nous attendons votre soutien, lors de la 17ème session du groupe mixte algéro-français, prévue en mai 2021, pour la prise en charge définitive des opérations de réhabilitation des sites de Reggane et In Ekker, ainsi que votre assistance pour nous fournir les cartes topographiques permettant la localisation des zones d’enfouissement, non découvertes à ce jour, des déchets contaminés, radioactifs ou chimiques », a déclaré le militaire.
Alger a toujours considéré que Paris devait « assumer ses responsabilités historiques » et « décontaminer » les sites en question.
La France, qui a colonisé l’Algérie durant 132 ans (1830 à 1962), a procédé – entre 1960 et 1966 – à 17 essais nucléaires sur les sites de Reggane puis d’In Ekker.
Onze d’entre eux – tous souterrains – se sont poursuivis après les accords d’Evian de 1962 (fin de la guerre d’Algérie) grâce à une clause qui a permis à la France d’utiliser, jusqu’en 1967, le Sahara.
Pour rappel, la visite du général français intervient deux semaines après celle du commandant de l’AFRICOM, le général américain Stephen Townsend, qui avait été reçu par le Président de la république Abdelmadjid Tebboune.
Mansouria Fodeili