
L’Algérie renoncera à la commercialisation de l’essence super avec plomb au plus tard en octobre prochain a annoncé le président du Comité de direction de l’Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH), Rachid Nadil.
Dans un entretien accordé à l’APS, M. Nadil a déclaré que toutes les dispositions avaient été prises pour que les raffineries algériennes « mettent fin, d’ici le mois d’octobre 2021, à l’usage de l’essence super avec plomb ayant l’indice d’octane 92 ».
Pour justifier ce choix, le responsable de l’ARH a rappelé que ce type d’essence n’était plus en vogue dans le monde. « Ce carburant n’est plus produit ou utilisé dans le monde, à l’exception de l’Irak et du Yémen », a-t-il dit avant d’ajouter que l’Algérie a opté pour une production « orientée vers le sans plomb ».
En guise de remplacement les automobilistes utiliseront de l’essence sans plomb, actuellement en phase de test, « ayant un indice d’octane unifié valable pour tous les véhicules », précise-t-il.
2800 stations services concernées
Le président de l’autorité a en outre fait savoir que la fin de l’essence avec plomb – qui concernera les 2800 stations service – aurait dû intervenir bien avant l’automne.
« Il fallait vendre toute la quantité stockée de l’essence super avec plomb pour pouvoir rincer les parois. Ceci ne pouvait pas se réaliser en raison de la baisse de consommation sous l’effet des mesures de confinement prises dans la lutte contre le coronavirus », a expliqué l’expert.
Il a par la suite dressé un panorama de la consommation globale de carburants (essence et gasoil) en indiquant que le marché algérien qui s’est contractée de 12,7% avec 12,59 millions de tonnes contre 14,4 millions en 2019.
950 millions de dollars d’économies en 2020
Dans le détail, l’essence a représenté 3,36 millions de tonnes (-14,4%) tandis que le gasoil a compté pour 9,23 millions de tonnes (-12,1%). Malgré ce recul de la consommation, M. Nadil s’est pourtant réjoui des économies faites par l’Algérie.
« En 2020, nous avons même exporté du gasoil alors que nous étions des importateurs de ce carburant. La facture qui était de 2,5 milliards de dollars en 2019 a été réduite à 950 millions de dollars », s’est-il félicité.
Si le niveau de consommation se maintient comme en 2021, il ne devrait pas y avoir « d’importation de carburants », a affirmé le régulateur.
Cette parenthèse heureuse ne devrait pourtant pas se prolonger car, avec la reprise économique mondiale, l’Algérie qui importait « 1,5 à 2 millions de tonnes de gasoil » pourrait recourir de nouveau « à l’importation de ce carburant », prévient-il.
Il a conclu en évoquant toutefois la future raffinerie de Hassi Messaoud qui devrait, à terme, permettre « de ne plus importer de gasoil ».
Mansouria Fodeili