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Le ministre des Affaires étrangères (MAE) algérien, Sabri Boukadoum, a déclaré jeudi à Alger que des mesures innovantes doivent inciter la diaspora africaines à s’impliquer davantage dans l’émancipation politique et économique de l’Afrique.

« Si les liens culturels et mémoriels entre nos diasporas et la patrie ne peuvent jamais être remis en cause, des mesures innovantes doivent être identifiées pour inciter nos frères et sœurs, où qu’ils soient, à s’impliquer davantage dans l’émancipation politique et économique de l’Afrique », a indiqué M.Boukadoum lors de la conférence « Décennie des racines et diasporas africaines » organisée par le Comité de haut niveau de l’Union africaine (UA).

Dans son discours, le chef de la diplomatie algérienne a avancé trois axes de réflexion visant à concrétiser les objectifs fixés par l’UA.

Le premier est la création de la zone de libre-échange continentale qui offrirait, selon lui, la possibilité à la diaspora « de développer le commerce et les investissements sur le continent tout en établissant des passerelles vers d’autres régions du monde ». 

Pour ce faire, il milite pour une collaboration entre la Commission de l’UA et l’Agence de développement de l’Union africaine (AUDA) afin qu’elles élaborent « des plans à cet effet ».

En second lieu, le diplomate souhaite une mise en application des dispositions phares de l’agenda 2063 qui prévoit que la diaspora – également surnommée la 6ème région d’Afrique – contribue à la valeur ajoutée du continent en étant associée – dans les domaines de la santé, des infrastructures ou de la technologie – aux objectifs finaux de l’organisation panafricaine.

« Je voudrais proposer d’inclure également une représentation de la 6e Région dans la composition du Haut Comité. Cela transmettra un message positif à nos frères et sœurs à l’étranger, tout en reflétant notre véritable engagement pour nous ré-approprier l’idée du panafricanisme parmi les Africains et les peuples descendants d’Africains à travers le monde », a précisé le ministre.

Il a aussi proposé que les liens avec la diaspora s’inscrivent sur le long terme. Il a ainsi expliqué que « toute forme de partenariat » avec la diaspora devait s’ancrer « dans le principe de durabilité ». 

M. Boukadoum a conclu son propos en suggérant que les dirigeants africains travaillent à l’élaboration « d’incitations économiques et fiscales » pour les populations « vivant à l’étranger ».

Mansouria Fodeili