Aimene Benabderrahmane devant les sénateurs

Le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane a présenté mercredi au Sénat son programme qui prévoit l’auto-suffisance – comme moyen de mettre le pays à l’abri de la fluctuation des prix et de la pénurie des produits de première nécessité, la rationalisation des dépenses et l’ouverture du capital des entreprises publiques .

C’est en séance plénière mardi face aux sénateurs que M Benabderrahmane a indiqué que les pouvoirs publics ont pris des mesures « pour assurer un approvisionnement régulier du marché et a recouru à l’utilisation des différents mécanismes de régulation pour la maîtrise de la hausse des prix ».

La rationalisation des dépenses publiques

Pour étayer son propos, le chef du gouvernement a rappelé la lutte contre le monopole et la spéculation, principaux facteurs, selon lui, « à l’origine de la hausse des prix ». 

« L’Etat garantit par le biais de ses différentes institutions, l’approvisionnement du marché en quantité et qualité nécessaires, à travers les secteurs de l’agriculture, de la pêche, de l’industrie et de l’industrie pharmaceutique », a-t-il ajouté.

Interpellé sur les moyens déployés pour financer son programme, le ministre des Finances a mentionné « la politique de rationalisation des dépenses et de maîtrise des importations » tout en précisant que « l’Etat n’envisage pas de recourir à l’endettement extérieur ou à la planche à billets ».

Dans ce contexte, il table sur une baisse de la valeur des importations à 30,4 milliards de dollars à fin 2021, soit la moitié de celle enregistrée en 2014. Une division par deux qui reflète, explique-t-il, « le niveau de la corruption et du gaspillage que connaissait le pays. »

Le tabou de la privatisation levé

En ce qui concerne les salaires, M Benabderrahmane a fait savoir que son gouvernement traitera la question selon « une approche inclusive » et dans le cadre « d’une large réforme du système de la fonction publique ». 

Sur le volet Industrie, le Premier ministre a affirmé que l’Etat allait récupérer « toutes les entreprises en mesure de contribuer à la diversification industrielle » grâce à un cahier des charges qui fixera « l’efficacité et la rentabilité comme premier critère » et la possibilité de faire appel à « un partenariat avec le secteur privé ».

Poursuivant sa logique de privatisation, le chef du gouvernement a également émis l’idée d’ouvrir le capital des sociétés de transports maritime et aérien. « L’investissement est désormais ouvert, particulièrement pour certains secteurs jusque là interdits officieusement et qui sont actuellement autorisés officiellement », a-t-il conclu. 

Mansouria Fodeili