Aissa Bekkai ministre des transports

Le ministre des Transports, Aïssa Bekkaï a estimé nécessaire, dans un communiqué, de protéger la société nationale Air Algérie qu’il a qualifiée de « compagnie vitale ».

Réuni mercredi au siège du ministère avec le président du Syndicat des pilotes de ligne algériens (SPLA) et son bureau national, M Bekkai a écouté les revendications professionnelles des salariés qui ont réclamé l’ouverture d’un dialogue « approfondi » avec la Direction générale du transporteur aérie. 

Après avoir pris note des doléances, le ministre a indiqué à ses interlocuteurs qu’il était impératif « de fédérer les efforts pour protéger cette compagnie vitale » en prenant en considération « les conditions de son activité et les répercussions de la pandémie de Covid-19 ».

Il a par ailleurs promis aux représentants syndicaux d’examiner leurs requêtes et de trouver des solutions « en adéquation avec la reprise progressive d’Air Algérie et l’élargissement de son activité ».

La compagnie nationale a beaucoup souffert de l’épidémie de Covid 19 avec la fermeture des frontières, entre mars 2020 et juin 2021, décidée par les pouvoirs publics, et l’immobilisation au sol de ses 56 appareils.

Cet isolationnisme contraint dans un premier temps, puis prolongé, a ainsi entrainé une chute du nombre de voyageurs qui est passé de 17 millions personnes en 2019 à 1,5 million en 2020.

Pour tenter d’enrayer un peu l’impact de la crise sanitaire sur les finances du groupe, le transporteur a essayé de profiter du maintien du commerce des marchandises – import et export -, notamment dans le secteur médical, pour transformer quatre de ses avions en cargo et doubler ainsi ses capacités de fret.

Dans cette optique comptable, il a aussi procédé à la fermeture de 40 agences commerciales à l’étranger en 2020 tout en bénéficiant de la reprise des vols domestiques, il y a tout juste un an.

Malgré ces solutions de circonstance, Air Algérie reconnaissait début 2021, par la voix de son porte parole Amine Andaloussi, un recul de 37 % de son bénéfice net sur l’exercice 2020 et des pertes financières d’environ 40 milliards de dinars (250 millions d’euros) depuis le début de la pandémie.

Avec une trésorerie qui se dégrade, un lourd endettement et une aide des pouvoirs publics amoindrie – le budget de fonctionnement de l’Etat ayant été divisé par deux -, la compagnie aérienne n’a pas d’autre choix que de se réinventer si elle veut exister dans un paysage qui s’annonce de plus en plus concurrentiel.

« Aujourd’hui, une compagnie seule ne peut rien faire. Former de nouvelles alliances, passer des accords de coopération est notre priorité », annonçait en février dernier au magazine Jeune Afrique, le PDG d’Air Algérie par intérim, Amine Debaghine Mesroua

Mansouria Fodeili