
Le 35ème sommet de l’Union africaine (UA), qui s’est tenu dimanche à Addis Abeba (Ethiopie), a suspendu le statut d’observateur accordé à Israël en juillet dernier. Une décision adoptée à l’unanimité d’un comité de 7 chefs d’Etat – dont l’Algérie a fait partie – chargé de présenter une recommandation finale.
Sous l’impulsion de l’Algérie et de l’Afrique du Sud, le souhait du Premier ministre de la Palestine Mohammed Shtayyeh, qui avait appelé depuis Addis-Abeba les membres de l’Union Africaine à retirer le statut d’observateur accordé à Israël en raison « de ses abus contre les Palestiniens », a donc été entendu.
En votant la suspension de ce statut d’observateur, les pays africains ont remis en cause la décision prise, en juillet 2021 par le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, d’accueillir l’Etat hébreux au sein de l’organisation panafricaine.
« En attribuant le statut à l’Etat d’Israël, j’ai agi en pleine conformité avec mes prérogatives et mes compétences, tout en respectant la procédure car à la première réserve connue j’ai exprimé ma volonté de revenir au prochain conseil exécutif ce que j’ai fait, trait pour trait », a déclaré dimanche le Tchadien.
Et de se justifier : « Dès la réception de la demande d’octroi du statut d’observateur à Israël et devant les démarches répétées de plusieurs Etats membres dont celui de la présidence de l’Union, en soutien à cette demande, j’ai procédé à un examen minutieux des reconnaissances d’Israël à l’échelle du continent. Les chiffres ne laissent aucun place au doute. 44 Etats membres de notre organisation reconnaissent Israël et ont établi des relations diplomatiques avec cet Etat ».
Fer de lance de la contestation, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a indiqué quant à lui que M Faki Mahamat « n’avait pas le droit de mettre en péril l’unité de son organisation sur une question politiquement sensible sans le bénéfice de consultations préalables ».
Le chef de la diplomatie algérienne a par ailleurs rappelé que le comportement de l’Etat israélien « n’est pas conforme aux buts et principes de l’Union africaine ».