
C’est un Djamel Belmadi les yeux rougis par l’émotion qui s’est présenté en conférence de presse après la défaite, et l’élimination, de l’Algérie face au Cameroun (1-2) lors du barrage retour qualificatif pour le Mondial au Qatar. Le coach des Verts, qui avait remplacé Rabah Madjer en aout 2018, a indiqué qu’il allait prendre le temps de la réflexion quant à son avenir à la tête de la sélection. Morceaux choisis :
« Le jour où je sens que je ne serai plus utile pour mon pays, je me retire tranquillement. Je vais réfléchir comme il le faut dans les jours à venir. Le plus important est que cette équipe nationale soit forte dans les prochaines années. Les étapes par lesquelles on est passés doivent nous renforcer. Il faut juste continuer à travailler et améliorer ce qui n’a pas marché dans l’organisation de cette équipe, de cette Fédération ».
« Nous allons passer par des jours très difficiles, dans les jours et les mois à venir, ça peut durer un certain temps. Il va falloir se relever, c’est l’histoire du football. L’Algérie reste une grande nation de football. Il y a encore de belles choses à faire à l’avenir, avec ou sans moi. Je ne suis pas là pour accrocher un trône, et ne plus bouger. Je n’ai jamais pris cette fonction de cette manière ».
« Je suis arrivé alors que l’équipe nationale était en grande difficulté ».
« Il y a des chances que je fasse plaisir à beaucoup de monde, parmi certains journalistes, qui prêchent pour certaines paroisses, qui travaillent pour certains lobbys, et à qui je faisais certainement du tort ».
« Le fonctionnement dans cette équipe nationale a été mis en difficulté ces dernières années. Evidemment, je saurai prendre mes responsabilités sur le coup de la tristesse, avoir plus de temps pour être sûr que cette sélection fonctionne toujours pour qu’elle puisse progresser ».
« Nous avons réussi à se hisser, où nous étions proches d’un Mondial. Il y a le sentiment d’un travail qui a été bien fait. On ne peut pas passer à côté d’un objectif qui est celui de se qualifier à la Coupe du monde. Bien évidemment, je ferai mon bilan ».
« Certains m’ont reproché le fait d’avoir évolué avec trois défenseurs centraux, considérant que ce schéma tactique est trop défensif pour un match à domicile, mais personnellement, je ne suis pas d’accord avec ça. Notre équipe a bien joué et elle s’est procurée un très grand nombre d’occasions. D’ailleurs, si on s’était qualifiés, personne n’aurait trouvé à redire. Dans l’immédiat, et émotif comme je suis, je ne pense pas pouvoir faire une analyse détaillée de cette élimination. Je suis tellement effondré que j’ai du mal à trouver les mots. Mais ce qui est sûr, est qu’à seulement dix secondes de la fin, nous étions qualifiés. Maintenant, pour expliquer ce qui s’est passé ensuite, je ne sais pas. Etait-ce un manque de concentration ? Sincèrement, je ne sais pas … il est encore tôt pour faire un bilan. Je tiens cependant à souligner que nous avons tout donné, sans aucune retenue. D’ailleurs, cela fait plus de deux mois que nous avons mis notre vie privée entre parenthèses, pour se concentrer entièrement à l’EN. Que ce soit les joueurs ou les autres membres du staff technique, tout le monde a fait un travail remarquable et malgré l’élimination, il faut leur tirer chapeau ».
Rigobert Song (Sélectionneur du Cameroun) :
« Comme au match aller, la sélection algérienne a fait preuve d’une grande rigueur défensive, mais cette fois, nous avions pris nos dispositions, en retenant la leçon du match aller, pour mieux gérer ce match retour. Outre la bonne exploitation des couloirs, nous avons mis deux attaquants devant pour mettre plus de percussion. Quoique, ce n’est pas la bonne gestion tactique qui a joué le plus grand rôle dans notre qualification, mais plutôt le mental. L’Algérie se voyait qualifiée rien qu’en tenant compte du résultat du match aller, et même si elle a un peu douté après notre premier but à Tchaker, elle est vite retombée dans l’excès de confiance après l’égalisation. Lorsqu’on est un vrai compétiteur, on ne lâche rien. Ce qui était le cas pour notre équipe. Lorsqu’on est un lion, on peut vaciller, mais on ne meurt pas vraiment. Mes joueurs sont restés dans le match, même après ce but assassin, qui j’en suis sûr aurait anéanti plus d’une équipe. Leurs efforts ont été bien récompensés et tant mieux pour nous. Il est important aussi de souligner que notre équipe n’avait plus rien à perdre, et que cette situation l’a aidé à tout donner, sans hésitation ni retenue. Pour conclure, je tiens à remercier l’Algérie pour son bon accueil, en lui souhaitant bonne chance pour la suite, particulièrement au coach Djamel Belmadi. Il a accompli de grandes choses depuis son arrivée et j’espère vivement le voir continuer à la tête de cette sélection ».
Toko Ekambi (Attaquant du Cameroun) :
« Beaucoup nous avaient enterré après la défaite du match aller, surtout que notre équipe venait de subir un important changement à la barre technique. Mais à son arrivée, Rigobert Song a trouvé une équipe déjà constituée. Un groupe de professionnels, qui s’est très vite adapté à sa méthode de travail, et qui a tout fait pour lui faciliter la tâche. Pour revenir au match, je dirai qu’il a été relativement serré la majeur partie du temps. Ce qui est logique, entre deux bonnes équipes et deux bons gardiens, qui ont réussi une excellente prestation. Comme souvent dans ce genre de match, la qualification s’est jouée sur des détails, à savoir : les balles arrêtées. Notre deuxième but, à seulement dix secondes de la fin n’était pas très évident, mais nous y avons cru jusqu’au bout, et le résultat final a fini par nous donner raison de ne pas s’être avoués vaincus. Je suis heureux d’avoir été l’auteur de ce but qui j’en suis sûr, a procuré de la joie à tout le peuple camerounais ».
Karim Ait Yahia