L'Algérie s'incline à Blida face au Cameroun

La sélection d’Algérie de football s’est inclinée mardi soir à Blida face au Cameroun (1-2) lors du barrage retour qualificatif pour le Mondial 2022 au Qatar. Une défaite synonyme de non participation au rendez vous qatari à l’automne prochain. 

Le football peut être beau et cruel à la fois. L’Algérie en a fait les frais mardi soir au stade Mustapha Tchaker en passant de la joie d’être qualifiée, à une minute de la fin du match, au désespoir le plus profond après le but assassin de Karl Toko Ekambi dans la dernière minute des prolongations (120+4’).

Pour la première fois en 44 matchs, la citadelle imprenable de Blida est tombée tout comme le sélectionneur Djamel Belmadi, éploré et genoux au sol, qui est resté inconsolable pendant un long moment au moment où l’arbitre, Bakary Gassama, a sifflé la fin de la partie.

L’élimination des camarades de Riyad Mahrez, qui n’a pas su tirer son équipe vers l’objectif suprême qu’il s’était assigné, aura été provoquée par un mélange de décisions arbitrales contestables – la faute non sifflée sur Aissa Mandi sur l’ouverture du score du Cameroun ou le but refusé à Islam Slimani pour une main pas très évidente -, de tactique offensive un peu trop frileuse – les latéraux n’apportant que trop rarement le surnombre en attaque – mais surtout par la maladresse offensive des Fennecs.

Le Cameroun plus efficace que l’Algérie

On y a pourtant cru durant les vingt premières minutes en voyant une équipe d’Algérie tout feu tout flamme prendre à la gorge le Cameroun, grâce à un bon pressing des milieux de terrain et des attaquants – Slimani ayant été exemplaire dans ce rôle de harceleur –  et à des transitions hautes et rapides pour déséquilibrer le bloc adverse.

Les Verts auraient ainsi pu se mettre à l’abri très tôt s’ils avaient mieux négocié les coups de pied arrêtés (1’, 9’,15’), le dernier geste avec Mahrez qui ne trouva pas le cadre à l’entrée de la surface de réparation (13’) ou leur position – hors jeu – sur le tir lointain de Youcef Atal qui obligea André Onana à repousser en catastrophe (16’).

De leur coté, les visiteurs n’ont commencé à pointer le bout de leur nez en obtenant un corner qu’à la 18ème minute grâce à Eric Choupo Moting. Dans la foulée, toujours sur coup de pied de coin, le joueur du Bayern Munich profita d’une faute de main de Raïs MBolhi – gêné par la présence d’un Mandi poussé grossièrement deux mains par Leandre Tawamba -, pour remettre les pendules à l’heure sur l’ensemble des deux rencontres (21’, 0-1). 

Sans avoir rien démontré depuis le coup d’envoi, les hommes de Rigobert Song sont ainsi parvenus à se remettre en selle sur leur première occasion.

Youcef Belaili rate l’immanquable

L’Algérie ne tarda pourtant pas à réagir en se créant sa meilleure occasion par Youcef Belaili. Le Brestois bénéficia d’un très bon centre au cordeau de Slimani mais rata de manière lamentable sa reprise aux 6 mètres alors que le but d’Onana s’offrait à lui (29’).

Le Cameroun essaya de porter de nouveau le danger par Martin Hongla dont la frappe enroulée fut bien captée par Mbolhi (31’). En réponse, Ismael Bennacer tenta lui aussi, d’un tir lobé, de surprendre le portier de l’Ajax qui détourna en corner (33’).

C’est finalement avec un avantage immérité d’un but que les camarades de Vincent Aboubakar regagnèrent le vestiaire. 

Après la pause, les poulains de Belmadi tenteront de refaire surface. Slimani pensa avoir fait le plus dur en égalisant mais l’attaquant du Sporting Lisbonne était signalé en position de hors jeu (50’).

Puis ce fut au tour de Mahrez de voir sa frappe détournée par Onana. Sur le corner qui suivit, Abdelkader Bedrane – seul aux 6 mètres – plaça une tête au dessus du cadre (56’). 

Comme en première période, les Lions Indomptables mirent quasiment vingt minutes avant d’émerger et de se créer une double occasion très sérieuse que Mbolhi repoussa, par deux fois, héroïquement (68’). 

Le Cameroun profita de ce moment favorable pour neutraliser l’Algérie qui faute de cohésion et de justesse technique n’était plus dominatrice. 

Il faudra attendre la fin du temps règlementaire pour voir une dernière frappe repoussée par le gardien camerounais (90’) qui offrit à son pays trente minutes de jeu supplémentaires. 

La bonne rentrée d’Ahmed Touba

Le début des prolongations auraient pu rapidement sourire à l’Algérie si Slimani bien servi par Hocine Benayada avait pu cadrer son coup de casque (92’). 

Quelques instants plus tard, le meilleur buteur de l’histoire de la sélection réceptionna un centre d’Ahmed Touba, rentré depuis peu en remplacement d’Atal (97’), pour une égalisation qui sera finalement annulée par la VAR pour une faute de main du Fennec (98’).

A la 105ème minute, Slimani insista encore de la tête sans que personne ne suive sur une parade d’Onana. Puis, ce fut au tour de Bennacer de décocher un tir surpuissant que le portier de l’Ajax écarta des deux mains (115’)

A force de pousser, les Champions d’Afrique finirent par se libérer grâce à Touba. Le défenseur de Waaljwik (Pays Bas) se trouva à point nommé au second poteau, après un corner botté par Rachid Ghezzal, pour placer une tête qui termina au fond des filets (118’). (1-1). 

Le stade Mustapha Tchaker pouvait enfin se libérer de la pression et penser à un Mondial au Qatar qui n’aura jamais été aussi palpable.

Les Lions Indomptables s’imposent au forceps

Mais c’était sans compter sur la réputation de mental d’acier des partenaires de Choupo Moting. Les quatre minutes de temps additionnel accordés par l’arbitre assistant – malgré les protestations de Belmadi – seront suffisantes pour doucher Blida et les millions de supporters devant leur petit écran

En effet, le dernier coup franc sera fatal pour l’Algérie avec un marquage défaillant sur Ngadeu qui remisa de la tête pour Toko Ekambi, couvert de manière incompréhensible par Benayada, qui effaça d’un plat du pied (118’) les rêves d’une cinquième participation à une phase finale de Coupe du monde.

Mimoun Mehroug