Le sélectionneur national de l’équipe algérienne de football, Djamel Belmadi, a animé dimanche au Centre technique national de Sidi Moussa une conférence de presse en prévision des deux matchs qualificatifs pour la Can 2024 face au Niger. Le coach des Verts a notamment indiqué que les jeunes joueurs sélectionnés pouvaient apporter « un souffle nouveau » aux Fennecs. Morceaux choisis :

Le processus de sélection

« J’ai souvent clamé la difficulté à amener en équipe nationale des joueurs qui pourraient avoir un réel impact dans le jeu. Ceci pour plusieurs raisons. Je n’ai pas arrêté de dire que c’est un long process. Pour Houssem Aouar et Rayan Ait Nouri, on est quasiment à quatre années de discussions ininterrompues.Tous ceux qui sont appelés n’ont pas la même situation même s’ils sont tous issus de sélections jeunes en équipe de France, à part Houssem Aouar qui a déjà touché les A. Je connaissais la situation qu’ils vivaient. J’ai préféré prendre la pression à chaque conférence de presse.J’ai plutôt opté pour l’accalmie et la tranquillité jusqu’au jour où ils nous rejoignent. Là où beaucoup d’entre vous préféraient mettre à nu le contenu des différents échanges et les mettre dans l’adversité et la difficulté, les mettre au pilori devant le peuple algérien qui est sensible à ce genre de choses.Certains faisaient courir le bruit que je ne voulais pas les faire venir en équipe d’Algérie. Aujourd’hui, on en voit le résultat ». 

« On sélectionne les joueurs avec un profil, avec un potentiel et des qualités. On se dit qu’ils peuvent matcher avec mon équipe et apporter une valeur ajoutée. On va être patient car la plupart sont jeunes. Ce sont des joueurs importants de cette équipe nationale qui vont la marquer et gagner des titres ». 

« La sélection est toujours ouverte à partir du moment où on la mérite, quand j’estime qu’on peut apporter un souffle nouveau, de la qualité dans certaines lignes. Certains joueurs se rapprochent peut être de cette philosophie qu’on souhaiterait avoir ».

 Les jeunes pousses

« Avec ces jeunes joueurs, Bouanani, Hadjam ou Chaibi, cela a été très très vite. Ils sont supporters de l’Algérie. Ils ont vu la liesse au pays en 2019.Ils ont été imprégnés par cela. Ils ont une vraie éducation algérienne et un amour de l’Algérie à la base.L’équipe nationale est un moyen d’exprimer cet amour.Ils sont déjà prêts quand on leur explique le projet sportif.Ils se retrouvent aujourd’hui eux mêmes à pouvoir écrire leur histoire et rejoindre cette équipe ».

« Il y a un de ces jeunes qui a reçu deux convocations en U20 et U23 et la nôtre.Il a refusé l’équipe de France. C’est une première dans l’histoire du football algérien. C’est quelque chose qui me touche énormément. J’espère qu’on va être à la hauteur pour eux. Je ressens une plus grande responsabilité ».

L’équilibre du groupe

« Je cherche à chaque fois à avoir une homogénéité en ne perdant pas de vue qu’il est difficile de trouver un équilibre et des automatismes, surtout pour une équipe nationale.Quand on a 4 ou 5 dates FIFA par an, on ne se précipite pas en déséquilibrant tout cela. Surtout quand on a eu des résultats ».

Le projet sportif

« Le projet sportif, c’est de s’intégrer à cette équipe nationale avec des objectifs bien précis. Je ne regarde pas l’âge du joueur. Il faut les inscrire dans un collectif et qu’ils grandissent dans ce groupe pour exprimer leurs qualités.Ce sont de jeunes joueurs qui n’arrivent pas en super héros, loin de là. Ils ont tout à démontrer.Je suis là pour gagner des titres, pour mettre cette équipe au plus haut niveau possible ».

Houssem Aouar

« Houssem a une envie farouche de venir jouer.Il a touché la France, une équipe de niveau mondial.S’il a été sélectionné, c’est que c’est un joueur de très gros talent. Il a une qualité technique bien au dessus de la moyenne. Dans son intelligence de jeu, cela peut être un maillon très très important pour notre équipe. Il est capable de faire la dernière ou l’avant dernière passes, de déstabiliser l’organisation, de marquer des buts. Il est capable de jouer sous pression dans des espaces réduits. Je pense qu’il peut nous faire passer à une étape supérieure sur certains points. Ce sont des choses que l’on a pas peut être forcément à certains postes. Il sera capable de bien faire tout cela et de manière constante le jour où il aura physiquement repris.Il sent qu’il doit démontrer beaucoup de choses avec cette équipe nationale.Peut être plus que les autres ». 

Farès Chaibi

« Farès Chaibi de par sa polyvalence peut jouer, selon les systèmes, toutes les positions d’attaquant sauf le rôle d’avant-centre ». 

Le poste de latéral gauche

« On avait un manque de concurrence au niveau du poste de latéral gauche.Ce sont des éléments qui me permettent de diversifier les systèmes de jeu. Chacun dans sa position peut nous amener à progresser et à avoir plus de possibilités que celles que l’on avait déjà ». 

Le banc de touche

« Le réservoir de nos joueurs est bien limité. On a l’impression que le Sénégal a deux ou trois joueurs par poste. C’est indéniable. Ce n’est pas notre cas.L’arrivée d’un nouveau potentiel de joueurs ne suffit pas ». 

La Can 2024

« J’ai une feuille de route. J’ai la CAN 2024 en tête.  Il y a les deux matchs du Niger. On a placé la barre à un certain niveau et on pense que c’est une formalité.On ne s’est pas qualifiés en 2006, 2008 et 2012. Il faut garder cela en tête. J’ai en tête d’avoir le meilleur groupe possible pour continuer à performer dans les prochaines compétitions ». 

« Cette date FIFA, c’est l’incorporation de ces joueurs mais c’est surtout l’obtention de cette qualification pour la prochaine Coupe d’Afrique deux matchs avant la fin. Cela nous permettrait de nous mettre dans d’autres dispositions lors des prochains rassemblements. Je pense qu’ils vont tous jouer, prendre l’atmosphère de ce groupe et connaître le style des équipes africaines. Il faut qu’ils aient dès cette date de gros motifs de satisfaction ». 

Le Niger

« On a deux matchs importants d’un point de vue mathématique. On dit que cela va être une formalité. C’est faux et archi-faux.Ils travaillent depuis deux ans avec Jean Michel Cavalli (ndlr, le sélectionneur du Niger) ».

Karim Ait Yahia