Le Président de la république algérienne Abdelmadjid Tebboune a annoncé jeudi lors de sa visite d’inspection de la Grande mosquée d’Alger (Jamaa El Djazair) que le nouvel édifice religieux serait co-géré par « une instance scientifique et une grande société » et que l’inauguration est prévue pour « le 1er novembre 2020 ».
La date de la visite présidentielle sur le lieu de la grande mosquée d’Alger ne devait rien au hasard. Elle a coïncidé avec la nouvelle année – 1442 – du calendrier hégirien et avec la Journée nationale du moudjahid. Profitant de ces deux dates symboliques, Abdelmadjid Tebboune a précisé que l’inauguration de Djamaa El Djazair programmée pour le 1er novembre prochain était de bon augure car, justifie-t-il, « nous sommes des Novembristes ».
Soucieux de gérer au mieux la troisième plus grande mosquée au monde, après celles de la Mecque et Médine, le chef de l’Etat a décidé de mettre en place « une instance scientifique de haut rang » et de faire appel « aux grands instituts de par le monde – pour peu que le référent religieux national puisé de la modération et du juste milieu soit respecté – et aux contributions internationales du monde musulman, à l’exclusion de ce qui s’oppose à nos orientations ».
Il a en outre demandé au Premier ministre de choisir une entreprise « à la hauteur de la société qui gère l’un des deux lieux saints » afin qu’elle s’occupe de la maintenance, de la sécurité et de l’entretien « des 30 hectares » que compte le site.
Après avoir abordé la question de la gérance du lieu, le locataire d’El Mouradia a exprimé le souhait d’en confier la direction à une personnalité reconnue pour ses compétences religieuses et scientifiques » car, explique-t-il, « il s’agit d’un grand complexe qui abrite une mosquée, un institut, une bibliothèque et un service d’exploitation et de rénovation des manuscrits qui suscitera certainement un grand engouement ».
L’ambition affichée par le Président de la république ne s’arrête pas là puisqu’il souhaite aussi de faire de Djamaa El Djazair un temple du savoir qui assure « une formation en post-graduation pour les universités algériennes et africaines et une formation de haut niveau pour les imams », promet-il.
Ainsi, l’enseignement des textes sacrés se fera au sein de La maison du Coran (Dar El Qoran) qui, grâce à ses 1500 places, offrira un espace confortable aux étudiants en sciences islamiques, qu’ils soient algériens ou étrangers. Les élèves et les enseignants bénéficieront aussi de salles de cours, d’une médiathèque, d’une salle de conférence ainsi que d’un internat. Enfin, un centre culturel comprenant à la fois un hall d’exposition et une bibliothèque, riche d’un fonds d’un million de livres, complète le dispositif culturel et éducatif.
Au niveau des infrastructures, la Grande mosquée a été dotée – dans une région soumise à de fréquents tremblements de terre – d’un système antisismique qui peut absorber jusqu’à 70% la force d’une secousse tellurique.
Le bâtiment religieux – qui aurait couté environ deux milliards de dollars aux contribuables algériens – dispose par ailleurs d’une salle de prière de 20 000m2, du plus haut minaret au monde (265 mètres répartis sur 43 étages) et d’un parking de 4000 places. Il permet également d’accueillir jusqu’à 120 000 fidèles au même moment.
Amale Hoummati