© crédit photo/ Nedjla adamou

Phénomène extrêmement rare au Maghreb, un couple du ravissant Bruant nain a été repéré à deux reprises au niveau d’une palmeraie située dans la circonscription de Touggourt (à 66O km au Sud-Est d’Alger). 

« Il s’agit d’une première au niveau national », s’émerveille Mme Nedjla Adamou, l’une des membres du réseau national d’observateurs ornithologues Algériens (RNOOA).

Originaire d’Asie, ce petit oiseau qui appartient à la famille des Emberizidés, est donc exceptionnellement venu se mêler aux centaines d’espèces qui peuplent généralement le ciel et les champs de la région de Oued Righ.

Pour cette première observation – officielle – le couple du Bruant nain a ainsi été aperçu « dans l’après-midi du 02 novembre au niveau d’une palmeraie, sise dans la zone agricole d’El-Anat, à 180 km du chef lieu de wilaya d’Ouargla », précise Mme Adamou.

Si l’Algérie a eu la chance d’héberger ce petit passereau, la Tunisie voisine ne l’a de son coté jamais signalé sur son territoire. En revanche, sa présence a été confirmée au Maroc ces dernières années, au niveau du parc Souss-Massa en octobre 2013 (il a été capturé et bagué), puis à Tiznit, en février 2016 (il a été pris en photo).

Doté d’un plumage nuptial et de rayures très nettes sur la tête, l’oiseau a pour habitude de se nicher dans le nord de l’écozone paléarctique et en Mandchourie, ce vaste territoire coincé entre le Nord-Est de la Chine et l’Est de la Russie sur l’océan pacifique. Il a par ailleurs pour habitude d’hiverner « dans le Nord-Est du sous-continent indien, le Nord de l’Indochine, le Sud de la Chine et à Taïwan », et de se reproduire « dans la taïga du Nord-Est » détaille la scientifique. 

© crédit photo/ Nedjla adamou

A ce jour, sa population – du fait de sa reproduction en été – reste stable et ne semble pas menacé d’extinction.

Ce n’est pourtant pas la première fois que le Bruant nain trouve refuge en Afrique du Nord. En effet, il fût déjà mentionné au 19ème siècle par une équipe étrangère – toujours dans la même région de Touggourt – mais faute de consignation, l’observation a été qualifiée de « douteuse ».

Grâce à l’ornithologue algérienne, – qui a pu immortaliser l’oiseau rare – l’Algérie peut officiellement confirmer le passage sur son sol du ravissant Bruant nain. « Ceci constitue la première observation avec prise de photos de ce type d’oiseau pour le pays. Il a été repéré officiellement à deux reprises et photographié en attendant qu’il soit inventorié », se félicite-t-elle.

Et d’ajouter : « Cette espèce migratrice, aurait du emprunter le grand couloir de migration Asie-Afrique ».

Celle qui est également conservatrice principale des forets se réjouit donc que cet oiseau migrateur vienne enrichir le patrimoine ornithologique du pays qui s’élève estime-t-elle « à plus de 420 espèces déjà inventoriées au niveau national ».

Chahinez Douadi