Le ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane a présenté lundi son projet de loi de finances pour l’exercice 2021 (PLF 2021) devant les membres du Conseil de la nation.

C’est dans un contexte marqué par la double crise économique et sanitaire que le « PLF 2021 a été élaboré », a déclaré d’emblée M. Benabderrahmane devant la représentation nationale.

« Le texte veille à la préservation des équilibres financiers publics, en faisant face aux incidences de la crise et en maintenant la durabilité économique du pays à travers l’activation des principes de rationalisation des ressources budgétaires et l’élargissement de l’assiette fiscale », a précisé le ministre.

L’année 2021 sera ainsi consacrée à « asseoir les fondements économiques du pays », a-t-il indiqué avant de détailler une PLF 2021 qui doit, selon lui, « atténuer les dysfonctionnements internes et externes des comptes de l’Etat à travers l’exploitation optimale des ressources financières disponibles, la poursuite de l’octroi des aides et subventions au profit des catégories vulnérables et pour préserver les acquis sociaux notamment dans les domaines de la santé et de l’enseignement ».

Concrètement, les transferts sociaux du budget de l’Etat pour 2021 devraient se situer en 2021 aux alentours des 1.929,35 milliards Da, soit une augmentation de 4,43% par rapport à 2020.

En ce qui concerne le modèle économique qui se dessine en Algérie, le ministre a rappelé la volonté de l’Etat de sortir de la dépendance aux hydrocarbures en misant notamment sur des exemptions et des incitations fiscales pour les créateurs de startups et les incubateurs. 

La PLF 2021 permettra aussi aux investisseurs étrangers de bénéficier d’exemptions – via l’amendement de l’article 49 de la loi de finances complémentaire (LFC) 2020 – s’ils s’activent dans « des secteurs autres que l’importation de matières premières et de marchandises destinées à la revente telles quelles et ceux à caractère stratégique appartenant aux secteurs spécifiés à l’article 50 de la loi 2070 relative à la promotion de l’investissement et à l’obligation d’avoir un partenariat local », prévoit le texte.

« L’année prochaine verra une croissance économique à concurrence de 4 %. Les revenus pétroliers devraient augmenter à 23,21 milliards USD en 2021 sur la base du prix référentiel du baril de pétrole de 40 USD, alors que les revenus augmenteront à 28,68 milliards USD en 2022 et reculeront à 26,45 milliards en 2023 », annonce le Grand Argentier algérien.

Au niveau des importations, l’Etat a misé sur « une baisse de la valeur des marchandises importées de 14,4 %, par rapport à 2020, pour atteindre 28,21 milliards USD en 2021, 27,39 m USD en 2022 et 27,01 m USD en 2023 », a clarifié le Premier responsable des finances publiques.

Et d’ajouter : « Il est prévu également une hausse des dépenses globales du budget de 7.372,7 milliards de DA (LFC 2020) à 8113,3 milliards de DA en 2021 (+10 %), pour arriver ensuite à 8.605,5 milliards de DA en 2022 (+6,07 %) et 8.680,3 milliards de DA en 2023 (+0,9 %) ».

Concernant le budget de fonctionnement, le ministre envisage par ailleurs une augmentation de « 5,1 % durant la période 2021-2023 pour atteindre 5.314,5 milliards de DA en 2021 (+11,8 %), 5.358,9 milliards de DA en 2022 (+0,8 %) et 5.505,4 milliards de DA en 2023 (+2,7 %) », tandis que les dépenses d’équipement « atteindront 2.798,5 milliards de DA en 2021 (+6,8 %), 3.246,6 milliards de DA en 2022 (+16,01 %) et baisseront ensuite à 3.174,9 milliards de DA en 2023 (-2,2 %) » a-t-il complété.

S’agissant du déficit budgétaire, la loi de finances 2021 a également prévu qu’il passerait de « 10,4% à 13,57% du produit intérieur brut (PIB) ». 

Aymen Benabderrahmane a enfin conclu son exposé en tablant sur une inflation en 2021 en « légère accélération » avec un taux de 4,50 %. 

Mansouria Fodeili