Les découvertes archéologiques se poursuivent à un rythme régulier en Algérie. Après la ferme agricole d’époque byzantine débusqué à Aïn Larbi (en 2019 dans wilaya de Guelma) ou les outils en pierre taillée datant de 2,4 millions d’années retrouvés à Aïn Boucherit (en 2018 dans la wilaya de Sétif), c’est cette fois-ci dans la commune de Sériana (wilaya de Batna ) qu’une inscription libyque a été découverte sur le site archéologique de de Guergour a indiqué à l’APS, le directeur local de la culture et des arts, Omar Kabbour.
Ainsi cette inscription, trouvée de manière fortuite le 25 novembre dernier, pourrait valider « l’existence d’un site archéologique important dans la région de Seriana datant de la période antérieure à la présence romaine dans la région », explique le chercheur.
Et de préciser: « Il s’agit de la deuxième inscription du genre, trouvée sur le même site ».
« Cette inscription peut également confirmer ce que les archéologues relèvent depuis des années s’agissant des sites archéologiques de la région et le fait qu’ils n’étaient pas tous de l’époque romaine », a par ailleurs ajouté M. Kabour.
Poussant un peu plus loin l’analyse de ses trouvailles, l’archéologue pense à travers cette découverte que les habitants du site « ont atteint au fil des âges le sommet de la civilisation avec la maîtrise des principes de l’écriture ».
Pour « protéger l’inscription découverte », l’universitaire s’est empressé, avoir pris toutes les mesures juridiques, de transférer l’objet archéologique à la direction de la culture et des arts.
Rappelant qu’une pièce du même genre avait déjà été trouvée sur le même site en 2018, il a indiqué que celle-ci était actuellement conservée au sein du musée de la ville de Timgad.
Responsable du patrimoine culturel de la direction de la culture et des arts de Batna, Abdelkader Bittam, estime de son coté que l’inscription découverte sur le site de Guergour pourrait se révéler être « une pierre tombale ».
« L’inscription contient 3 lignes de l’ancien alphabet libyen qui était répandu dans les régions d’Afrique du Nord, où la première ligne se compose de 5 lettres et la deuxième ligne contient 7 lettres, tandis que la troisième ligne a été détruite par des facteurs humains et naturels », a détaillé M. Bittam.
Et de conclure : « Cette écriture est gravée dans son intégralité sur du calcaire. La pierre en calcaire mesure 1,41 mètre de long, 54 cm de large et 24 cm d’épaisseur ».
Amale Hoummati