L’Algérie s’est fait peur face au Maroc pour son premier match du groupe F des champions du monde de handball en Egypte. Complètement absents en première période, 15 à 8 en faveur des Marocains, les protégés d’Alain Portes ont réussi à renverser la vapeur pour finir par l’emporter d’une courte tête (24-23).

Pour son entrée dans son Mondial, le Sept national a offert deux visages radicalement différents. Totalement hors-jeu en première période, les camarades de Messaoud Berkous ont été particulièrement maladroits tant au niveau des pénaltys – 3 ratés – que dans leurs tirs hors cadre. A cette maladresse sont venus se greffer l’absence de rythme, de puissance et de solidité défensive.

Dans le camp d’en face, un grand Yassine Idrissi – qui sera par ailleurs élu homme du match – dans les bois a littéralement pris l’ascendant psychologique sur les attaquants algériens en détournant notamment les trois pénaltys obtenus par l’Algérie. A l’image de sa défense, le gardien de Limoges a su se montrer agressif – de manière excessive pour les joueurs de champs ce qui valut au Maroc trois expulsions définitives – quand les Fennecs étaient apathiques.

En panne d’inspiration, les protégés d’Alain Portes ont même été incapables en supériorité numérique – 6 contre 4 en début de match – d’empêcher les Lions de l’Atlas de prendre de l’avance au tableau d’affichage. Il fallut ainsi attendre la dixième minute de la rencontre (2-5 en faveur des Marocains), et une séquence de six minutes sans but, pour voir le Sept national marquer son second but dans la partie.

Trop brouillons, les Verts ne parvinrent non seulement jamais à réduire l’écart mais ils laissèrent filer leurs adversaires, plus alertes et efficaces en attaque, qui arrivèrent à la pause avec un avantage conséquent de sept unités (8-15). 

Au retour des vestiaires, les coéquipiers de Khelifa Ghedbane, qui avait remplacé Benmenni dans les buts en première mi-temps (14’), ont montré plus de consistance dans le secteur défensif tout en grignotant minute après minute leur retard grâce, en particulier, à un Ayoub Abdi des grands jours. Auteur de sept réalisations, le Toulousain a ainsi véritablement sonné la révolte des Fennecs tandis que Ghedbane de son coté affichait quasiment 40% de tirs arrêtés.

La réorganisation tactique opérée à la pause par le coach français, avec une défense étagée et un Chehbour en position avancée, allait progressivement porter ses fruits. Sans paniquer, les Algériens comblaient point après point leur écart face à des Marocains émoussés et qui commençaient à montrer des signes de faiblesse. A un quart d’heure de la fin de la rencontre alors le score s’amenuisait mais il était encore favorable aux hommes de Noureddine Bouhadioui (15-19).

A six minutes du terme du match, les camarades de Harchaoui n’avaient plus que deux longueurs d’avance (20-22) au tableau d’affichage.

Du coté des Champions d’Afrique 2014, Hichem Daoud et Moustapha Hadj Sadoq apportaient le plus qui faisait progressivement basculer la partie en faveur de l’Algérie.

Au cours de cette incroyable remontada des Blanc et Vert – 16 buts marqués contre seulement 8 en première période – il fallut attendre le money time (58’34) pour voir les deux équipes se retrouver au coude à coude (23-23).

C’est finalement Hichem Daoud, sur une interception, qui porta à trente secondes de la fin du match l’estocade en offrant une victoire inespérée au Sept national (24-23). La dernière possession du Maroc pour une égalisation ne changea rien au score, à la grande joie d’un camp algérien revenu décidément du diable-vauVert.

Avec cette victoire in extremis, les hommes d’Alain Portes ont rempli leur premier objectif qui était de gagner ce derby maghrébin pour finir, au pire, à la troisième place qualificative pour le prochain tour.

Samedi, le 16 janvier, l’Algérie affrontera l’Islande – qui a été battue par le Portugal (25-23) – pour son second match du groupe F .

Karim Ait Yahia