La sélection algérienne de football a difficilement battu (2-1) son homologue du Niger ce jeudi soir au stade Nelson Mandela de Baraki pour le compte de la 3ème journée des éliminatoires de la CAN 2024, prévue en Cote d’Ivoire. Grâce à ce succès, l’Algérie se rapproche un peu plus de son objectif de qualification pour l’événement ivoirien.
Pour ses débuts dans le nouveau stade de Baraki, l’équipe nationale aura offert deux visages diamétralement opposés. En première période le manque de repères dans l’enceinte algéroise ou la tactique adoptée par l’adversaire, avec un bloc bas compact, auront complètement fait déjouer les Fennecs.
Des Fennecs sans inspiration
Les camarades de Riayd Mahrez ont ainsi livré une prestation indigne d’un prétendant à la prochaine CAN. Incapables d’accélérer, techniquement imprécis et trop peu nombreux dans la surface adverse, les Verts ont semblé résignés en tombant dans le piège tendu par les Nigériens.
Il aura fallu attendre la vingtième minute pour voir Hicham Boudaoui, bien servi par le néo-international Rayan Ait Nouri, voir sa tête déviée in extremis par un défenseur nigérien.
En dehors de cette tentative du milieu de terrain de l’OGC Nice, les 40 000 spectateurs massés dans les travées n’ont pas trop eu l’occasion de s’enflammer.
Daniel Sosah éteint le stade
Cette apathie des Champions d’Afrique 2019 a, au fil de la rencontre, même donné confiance aux protégés de Jean Michel Cavalli qui osèrent un premier un tir lointain, sans danger, pour Anthony Mandréa (32’) avant de porter l’estocade, quelques minutes plus tard, par Daniel Sosah.
Bien lancé dans la profondeur, l’attaquant de Kryvba (Ukraine) bénéficia d’une mauvaise anticipation d’Ahmed Touba pour prendre de vitesse Aissa Mandi et venir lober magistralement le portier algérien (38’). 0-1.
Cette ouverture du score réveilla quelque peu l’Algérie qui réagira par l’intermédiaire de Youcef Belaili. Le joueur de l’AC Ajaccio obligea le gardien Djibrilla Kassali à une mauvaise relance mais le tir de l’Oranais fut intercepté au dernier moment par l’arrière garde nigérienne (40’).
Avant la pause, le Mena (ndlr, surnom du Niger) fut tout près de doubler la mise quand ce diable de Sosah, parti en contre sur son aile gauche, vit sa frappe frôler les montants des bois algériens (43’).
Dans les arrêts de jeu (45+2’), Belaili, de la tête, puis Nabil Bentaleb, d’une reprise de l’intérieur du pied, tenteront en vain, coup sur coup, de remettre les pendules à l’heure.
Après la pause, Djamel Belmadi changea de tactique en optant pour un 3-5-2, à la place de son 4-3-3 initial, avec l’incorporation de Baghdad Bounedjah (pour Andy Delort), de Ramy Bensebaini (pour Touba) et de Mohamed Amine Amoura (pour Boudaoui).
Un changement tactique et des entrées payants
Ce dispositif plus offensif permit aux coéquipiers d’Ismael Bennacer de dominer outrageusement la seconde période en mettant une pression constante sur les visiteurs.
Ce fut tout d’abord Bounedjah, qui n’avait plus été appelé depuis la CAN 2022, qui vit échoua dans ses deux tentatives de la tête (52’).
L’attaquant d’Al Sadd (Qatar) contribuera finalement, deux minutes plus tard, à l’égalisation des Fennecs en poussant le défenseur Abdel Karim Alhassane à marquer contre son camp (54’). 1-1.
Dans la foulée, les partenaires d’Ousmane Diabaté s’aventureront dans le camp algérien. Victorien Adebayor espéra une frappe lointaine n’inquiéta pas Mandréa (56’).
Mis à part cette seule alerte, l’Algérie reprit sa marche en avant en accentuant sa main mise sur la rencontre.
Mahrez, suite à un centre de Nabil Bentaleb, devança Kassali mais la tête du capitaine des Vert et Blanc fut repoussée sur sa ligne par Diabaté (72’).
Le natif de Sarcelles sera de nouveau dangereux en touchant la transversale, à la 79ème minute, la transversale avant que Boundejah essaie de reprendre du casque sans plus de succès.
Chaïbi et Bouanani décisifs
L’entrée des jeunes pousses du FC Toulouse, Farès Chaibi (69’) et de l’OGC Nice, Badredine Bouanani (78’) apportera son lot de fraicheur à un onze national archi dominateur.
Le Toulousain, bien décalé à la limite de la surface de réparation, tentera une frappe qui ne trouva pas le cadre (87’).
Il eut en revanche plus de réussite sur l’ouverture pour son compère de Nice qui ne se fit pas prier pour remettre de l’extérieur du pied à Mahrez qui, du gauche en pleine lucarne, libéra tout un stade (88’). 2-1.
En s’imposant in extremis, face au Niger, l’Algérie s’est ouvert un peu plus le chemin d’Abidjan.
Pour cela, il faudra que les poulains de Belmadi confirment dans trois jours à Tunis (18h), contre le même adversaire, en prenant au minimum un point.
Karim Ait Yahia