
La générale de la pièce de théâtre Lalla Fatma N’Soumer (1830-1863), symbole de la toute première résistance au colonialisme français, a été présentée samedi soir au Théâtre national Mahieddine Bachtarzi (TNA) d’Alger.
Présenté en Tamazight, dans le cadre du « Mois du patrimoine » », et conçu pour célébrer le soixantenaire de l’indépendance de l’Algérie, le spectacle a reçu l’éloge de la ministre de la Culture et des Arts, qui l’a qualifié de « travail accompli et hautement professionnel ».
La pièce de théâtre, mise en scène par Nabila Ibrahim Zaidi, d’après un texte écrit par Ali Boudarine et une dramaturgie imaginée par Nourredine Ait Slimane, raconte durant quatre vingt dix minutes la trajectoire héroïque d’une femme qui a décidé de s’opposer au carcan colonialiste des forces d’occupation françaises.
C’est à l’école coranique, dirigée par son père, que la jeune Fatma N’Soumer reçoit – quelques années après la conquête d’Alger par la France – un enseignement basé sur des valeurs humaines de justice, de respect de la religion et de la tradition ancestrale. Elle y appréhende à ce moment là, la réalité expansionniste de l’armée coloniale sur la terre de ses ancêtres.
A travers la contemplation et la méditation, des voix off, dont celle de son père, lui rappellent que « tout être juste qui défend son honneur et celui de sa patrie trouvera l’aide de Dieu à ses côtés ». Ces paroles l’incitent à passer à l’action contre la puissance étrangère occupante à partir de 1854.
Poussée à la tête de la résistance populaire, Lalla Fatma N’Soumer conduira avec succès plusieurs batailles, avec notamment à ses cotés Si Chérif Boubeghla – de son vrai nom Mohammed Lamjad Ben Abdelmalek – dont le crâne a été rapatrié par les autorités algériennes en juillet 2020, avec 23 autres martyrs, du musée d’Histoires naturelles à Paris.
« La sainteté de la prophétesse est universellement connue…elle sait conjurer tous les périls, et peut, s’il lui plait, faire reculer l’invasion française », écrira l’homme politique et écrivain, Emile Paul Carrey.
Après avoir porté fièrement l’étendard de la révolte, elle sera finalement arrêtée en 1857 et emprisonnée jusqu’en 1863, où elle meurt en captivité
A noter que le spectacle, servi par une quinzaine de comédiens – Melissa Sakhi (Lalla Fatma N’Soumer), Fetta Waâliti (la servante), Hamza Bouguir (Si Tahar), Mohamed Zouaoui (Si Chérif Boubaghla), Toufik Si Ammour (Maréchal Randon), Noueddine Ali Hamdane (Slimane N’Soumer)…- est une production du théâtre régional Kateb Yacine de Tizi-Ouzou.
Amale Hoummati