Le Président de la république, M Abdelmadjid Tebboune a donné, samedi soir, à certains médias algériens une interview au cours de laquelle il a notamment passé en revue les raisons de l’élection présidentielle anticipée, l’état de l’économie algérienne en 2026 ainsi que les relations avec la France. Morceaux choisis :

Les élections anticipées du 7 septembre

« L’organisation d’élections anticipées n’est pas liée à une crise au sommet du pouvoir ou à un départ imminent du président de la République » .

« Les raisons sont purement techniques et n’ont aucune incidence sur l’échéance ni sur son déroulement. Décembre n’est pas la date officielle à laquelle nous organisons habituellement les élections en Algérie. En effet, suite à la démission du défunt Président (Abdelaziz Bouteflika) en 2019, le président du Conseil de la nation, feu Abdelkader Bensalah, a pris le pouvoir et a fixé une date pour l’organisation de l’élection. Cependant, l’organisation de l’élection n’était pas possible à ce moment-là, et le rendez-vous électoral a été reporté une fois de plus ».

«  Septembre est le moment propice pour la tenue de ce rendez-vous électoral, car coïncidant avec la fin des vacances d’été et le début de la rentrée sociale pour de nombreux Algériens à l’intérieur et à l’extérieur, qui pourront ainsi exprimer leur voix ».

« Je pense que ce n’est pas le moment approprié pour répondre à la question de ma candidature, car il y a encore un programme que je suis en train de mettre en œuvre ».

Le volet socio-économique

« Les mesures prises à l’avance par l’Etat pour assurer la disponibilité de différents produits de consommation ont permis de garantir la stabilité des prix pendant le mois de Ramadhan ».

« La valeur de la production agricole nationale est de 35 milliards USD, soit 18% du produit intérieur brut (PIB), contre plus de 5% pour le secteur industriel ».

« Le PIB dépassera les 400 milliards de dollars au cours du premier trimestre de 2026. Les salaires devraient doubler en 2026/2027 ».

« Nous allons investir et produire encore plus dans le domaine du gaz naturel ».

« La numérisation nous permettra d’avoir plus de contrôle sur les données agricoles ».

La diaspora

« La communauté nationale à l’étranger pourra, à partir de la semaine prochaine, prendre attache avec les consulats pour s’inscrire sur des listes électorales provisoires ».

« La question de la régularisation des Algériens en situation irrégulière à l’étranger sera traitée dans deux mois au plus tard, sauf en cas de contrainte sécuritaire ou juridique ».

Les relations internationales

« La prochaine bataille de l’Algérie consistera à permettre à la Palestine de devenir membre à part entière de l’ONU ».

« La position de l’Algérie à l’égard de la cause du Sahara occidental, en tant que question de décolonisation, est constante. Si nous utilisons la raison au lieu de la menace et de la force, nous parviendrons à une solution ».

« L’Algérie n’a pas de visées expansionnistes. Elle est et sera toujours du côté des opprimés ».

« Nos rencontres avec les dirigeants du Maghreb (Libye et Tunisie) se sont faites d’un commun accord et notre objectif était de créer une entité de coordination. Les pays de la région entendent relancer l’action maghrébine commune et à coordonner les efforts en vue d’unifier la voix de ces pays sur de nombreuses questions internationales, sans exclure aucune partie ».

« Les Maliens sont nos frères et sont libres de choisir de régler leurs problèmes sans l’Algérie. Cependant, les expériences montrent que l’ingérence étrangère dans les crises locales éloigne toute perspective de solution ».

Les relations avec la France

« Les relations avec la France ont atteint leur maturité et doivent être rétablies, sans reculer sur aucune partie du dossier de la mémoire.Nous sommes aujourd’hui dans une phase de refondation des relations ». 

« Un groupe travaille sur le dossier de la mémoire à laquelle nous ne renoncerons pas, tout comme nous ne cèderons aucun iota sur le devoir envers nos valeureux martyrs, que ce soit pour les martyrs de la résistance nationale ou ceux de la Glorieuse révolution de libération ».

« Je salue l’action positive de l’Assemblée nationale française, en reconnaissant le crime commis par Maurice Papon contre des membres de la communauté algérienne en France le 17 octobre 1961 ».

« Ma visite en France est toujours d’actualité et ma rencontre avec le président Macron sera un rendez-vous avec l’histoire, lors duquel nous penserons les choses de façon rationnelle et non émotionnelle ».

Mansouria Fodeili