Mohamed Cherif Belmihoub, ministre délégué chargé de la prospective auprès du Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a déclaré à la radio nationale que le nouveau plan de relance économique, souhaité par les pouvoirs publics, sera « basé sur une approche très pragmatique » et qu’il devrait avoir un impact immédiat « sur la vie du citoyen et des entreprises ».
Interrogé par la radio Alger Chaine 3 sur l’atelier lié à l’investissement qu’il présidera mardi – dans le cadre de la conférence nationale pour la relance économique – le ministre délégué a estimé que la réussite de ce plan de relance passera obligatoirement par la mise en place d’actions impactant « la vie sociale et économique du citoyens et des entreprises avant la fin de cette année ».
Pour tenter de transformer l’essai, le responsable de la politique prospectiviste gouvernementale table sur une concertation tous azimuts.« Nous fonctionnons dans le cadre d’une démarche pédagogique et inclusive qui intègre les opérateurs économiques, les partenaires sociaux, les experts et les entreprises afin de sortir l’Algérie de sa longue période de léthargie et de gaspillage des ressources », reconnait M. Belmihoub.
Et d’ajouter : « Avec les participants à l’atelier, nous allons aborder tous les aspects institutionnels tels les questions juridiques, l’environnement des affaires mais aussi la concurrence sur les marchés.Il y a un tas de facteurs de blocage à investissement qu’il faut lever ».
Citant la bureaucratie et la corruption qu’il estime devoir combattre via « la numérisation », le ministre souhaite par ailleurs « simplifier les procédures administratives et rendre transparentes les décisions économiques et d’investissement ».
Au delà des nouveaux modes de gouvernance préconisés, la sempiternelle question de la diversification économique hante toujours les esprits des décideurs politiques: « Notre économie, fortement basée sur les hydrocarbures, n’est pas résiliente », concède-t-il.
Une économie qui souffre d’autant plus qu’elle subit sa troisième crise pétrolière depuis 2014. La dernière en date, celle de 2019, aggravant un peu plus la situation avec la greffe de l’épidémie de Covid-19 qui a, selon M. Belmihoubi, « perturbé totalement le système économique national ».
L’urgence de la situation impose donc à l’Etat de prendre le taureau par les cornes s’il veut atténuer un tant soit peu le choc économico-social qui a déjà commencé à produire ses effets. « Il faut agir vite en procédant au changement du système de fonctionnement de l’économie », car, explique l’économiste, « il s’agit bien d’une crise systémique ».
Revenant sur le programme qu’il compte mettre en oeuvre, le ministre chargé de la prospective a indiqué que le plan de relance du gouvernement se déclinera en trois temps.
Une première étape qui doit répondre à court terme « aux préoccupations immédiates des opérateurs économiques ». Une seconde phase (2021-22) qui préparera « les conditions pour une transformation économique structurelle ». Et la dernière (2022-25) qui consacrera « les grandes réformes annoncée par le Président de la république », a-t-il détaillé.
Mohamed Belmihoub a conclu son entretien en espérant que ce plan transformera l’économie nationale en amenant l’Algérie à sortir « de sa forte dépendance aux hydrocarbures », et en instaurant une économie diversifiée et compétitive « ouvrant la voie vers le commerce international ».
Mansouria Fodeili