La ministre de la Culture et des Arts Malika Bendouda a déclaré mercredi à Alger qu’elle souhaitait mettre en place une économie de la Culture, à travers une stratégie nationale, qui permettrait de dégager ses propres ressources.
Animant un point de presse en marge d’une journée d’étude ayant rassemblé au Conseil national économique et social (CNES) plusieurs ministères et institutions, Mme Bendouda a a avancé l’idée d’exploiter le secteur de la Culture afin « de créer une réelle économie lui permettant de produire de nouvelles ressources au profit de l’Etat et non un unique consommateur de budget ».
« L’objectif est de créer une stratégie algérienne de l’économie de la culture. Nous réfléchissons à la manière dont elle peut contribuer au budget de l’Etat et à la diversification de l’économie nationale », a-t-elle ajouté.
Pour réussir ce pari, le ministère de la Culture et des Arts envisage ainsi de mettre en place une politique qui soutienne « la création d’entreprises artistiques et artisanales » tout en participant « au développement local et à l’amélioration du cadre de vie du citoyen ».
Autre axe de développement envisagé est l’exploitation des ressources des secteurs des industries du livre, du cinéma, des expositions artistiques au niveau local et du tourisme culturel.
Pour étayer sa thèse, la ministre a rappelé l’importance économique de la Culture dans les pays développés qui représente 4% du PIB en Amérique latine, 3 % en Europe et en Asie quand elle dépasse à peine 1,1 % en Afrique.
« Ce que possède l’Algérie comme ressources culturelles est suffisant pour relever le défi », assure-telle.
Et de détailler les richesses en question : « Le pays bénéficie de plusieurs ressources culturelles exploitables telles que la deuxième plus vieille zone archéologique au monde, sept zones classées au patrimoine mondial, 1.048 zones classées au patrimoine national, 50 musées nationaux et pas moins de 15.000 zones archéologiques ».
Emboitant le pas à Mme Bendouda, le président du CNES, Réda Tir, milite quant à lui pour que cette nouvelle stratégie exploite « tout ce qui est matériel et immatériel ».
« Il s’agit de changer de paradigme passant d’une considération de la culture comme consommateur de ressources à celui de ressources immatérielles créatrices de richesse », a-t-il suggéré.
M. Tir a conclu son intervention en évoquant l’importance d’une offre culturelle abondante dans le maintien cohésion sociale d’une nation.
« Avec une économie de la culture, du tourisme et du loisir, il s’agit d’améliorer le cadre de vie de toutes les couches sociales en réduisant la violence quotidienne et les autres fléaux sociaux », espère-t-il.
Amale Hoummati