
Le sélectionneur nationale de l’équipe d’Algérie de football Djamel Belmadi a accordé un entretien d’une cinquantaine de minutes à la chaine de la Fédération algérienne de football (FAF). Dans cette interview, diffusée dimanche sur le site de la FAF, le coach des Verts a décidé de rester en poste et de redonner un second souffle aux Fennecs. Morceaux choisis :
« Cette date du 29 mars (ndlr, la défaite face au Cameroun) restera à jamais gravé dans nos têtes de par l’importance de ce match, décisif pour cette qualification; et de par ce scénario dramatique où on est passés par tous les sentiments avec ce résultat final.
« C’est un projet qui a démarré lors de ma signature. On avait fondé beaucoup d’espoir. On parlait de participation aux différentes Can et à cette coupe du monde. C’était donc un objectif pour nous. Il y a eu des erreurs des joueurs de ci, de là mais dans l’ensemble, je les félicite ».
« L’investissement avec l’équipe nationale d’Algérie, si on ne se sent pas prêt, on ne peut pas s’y aventurer. Il fallait y aller avec une forme de certitude. J’ai pris le temps. Le jour où j’étais prêt et qu’on a fait appel à moi, j’ai répondu présent ».
« On est traumatisés avec cet échec. On a tout sauf démérité sur ces deux matchs contre le Cameroun.Ce n’est pas la meilleure équipe qui s’est qualifiée. C’est l’injustice, la cruauté du football ».
« Le minimum de respect que j’ai pour mon pays, c’est de savoir si on est capable de redémarrer avec autant de force, d’énergie et de passion et de se fixer des objectifs.Cela prend du temps car c’est à la mesure du drame footballistique qu’on a pu vivre ».
« J’ai soumis à mon président de fédération l’opportunité de mettre fin à ce contrat qui court jusqu’en décembre 2022. S’ils avaient pensé que je n’étais plus l’homme de la situation, on se serait serrés la main. Cela n’a pas été accepté. Ils ont émis le souhait que je reste à la tête de cette équipe nationale. C’est un des éléments qui était fondamental pour moi. Le deuxième élément ô combien important, c’est notre peuple qui a porté l’envie de croire en nous. Il nous croit capable de continuer à leur donner la joie, de rivaliser avec les grosses nations, d’enchainer des victoires ».
« Je ne peux pas tourner le dos à cela malgré la tristesse. La force des hommes et d’un peuple, c’est aussi de se relever. Cela me donne plus de force que ces arbitres, ces conspirateurs de l’intérieur – 6 à 7 personnes identifiables qui suivent des projets personnels – comme de l’extérieur ».
« Ce groupe a des ressources. On est dans la perpétuelle réflexion pour faire un groupe plus performant. On est dans l’éternel remise en question. C’est un travail lourd. Il va y avoir un effectif qui va évoluer.Il est inclus aussi que tout le monde prenne ses responsabilités ».
« On a envie de recréer de l’espoir.On se doit de recréer une dynamique. Il faut une stratégie. On a eu le temps de penser à la stratégie à mettre en place, au nouveau souffle qu’on va envoyer à ce groupe. On est dans la perpétuelle idée de savoir comment être plus forts. Que ce soit dans le groupe, dans la méthode de travail, dans les idées de jeu.Il ne faut pas tout remettre en question ».
« Il va y avoir l’avènement de joueurs qui vont devoir faire comme l’ont fait Belaili, Bounedjah, Benlamri, Atal, Bennacer. Ils ont progressé et se sont imposés. J’invite les différents joueurs qui vont nous rejoindre à être dans le même état d’esprit, à aller prendre des places et montrer qu’ils sont au niveau. Il n’y aura pas de cadeau. Ils vont devoir démontrer encore plus d’envie pour leur pays dans un esprit de reconquête».
« Il y a deux éléments essentiels à régler impérativement en Afrique : l’arbitrage et les infrastructures.On est à l’âge préhistorique pour l’arbitrage.J’ai travaillé sur les continents européen et asiatique. On est quasiment à zéro erreur. Et en plus, il y a la VAR. C’est une vraie assistance. Il n’y a presque plus aucune possibilité d’erreur.En Afrique quand on arrive dans des matchs aussi importants, c’est un marché ».
« Plus jamais de la vie, on ne laissera 2 ou 3 personnes conspirer contre notre pays. On ne laissera plus jamais un arbitre venir mettre à mal un pays ».
« On est dans le groupe avec la Tanzanie, l’Ouganda et le Niger.Il n’y a plus de petites équipes en Afrique. Ce sont des dates compliquées car cela arrive en fin de saison. Il va peut être y avoir des joueurs qui ont été là lors de la double confrontation face au Cameroun et qui ne seront pas là en juin mais il y aura un noyau qui a été lourdement touché. Il va falloir se réinventer et que tout le monde adhère à cela. C’est une difficulté en plus des adversaires dans ce début de campagne de qualification ».
Mimoun Mehroug