
La responsable du service de la Valorisation des résultats du Centre national de recherche et de développement de la pêche et de l’aquaculture (CNRDPA),Souad Lamoudi, a déclaré à l’APS que le développement de l’aquaculture en Algérie pouvait pallier la raréfaction des ressources halieutiques.
« Nous assistons à un épuisement des ressources halieutiques au niveau mondial du fait de la pollution marine, des changements climatiques et de la surpêche, et il s’avère que l’aquaculture est l’une des meilleures option pour promouvoir une pêche durable et faire face à cette surexploitation des stocks halieutiques », a indiqué Mme Lamoudi.
Face à cette problématique mondiale, la chercheuse a mis en avant le rôle du CNRDPA dans le développement de l’activité aquacole en Algérie via l’installation de stations expérimentales.
« L’intérêt de ces stations est de développer les techniques d’élevage aquacole adapté à l’environnement local pour les transmettre aux investisseurs qui souhaiteraient installer leur propre fermes », a-t-elle expliqué.
Et d’ajouter : « En plus des stations spécialisées en pisciculture (élevage de poissons) et des différentes cultures de coquillage (huitres, moules…), le centre a développé la filière crevetticulture ».
Concernant la production de la crevette, la responsable du Service valorisation a fait savoir qu’une première ferme, installée depuis 2011 au port d’El Marsa à Skikda – et s’étalant sur 15 hectares -, assurait un rendement de 3 tonnes par an tandis qu’une seconde structure à Hassi Ben Abdellah (wilaya de Ouargla) s’était spécialisée dans le grossissement de crevettes en eau douce.
Mme Lamoudi a ensuite souligné l’importance socio-économique de l’aquaculture dans le sud en rappelant sa complémentarité avec l’agriculture.
« Nous encourageons l’aquaculture intégrée à l’agriculture qui consiste à utiliser les plants d’eaux d’irrigation pour l’élevage de poissons », s’est-elle félicité avant de compléter : « l’intérêt de cette pratique est double: elle permet aux agriculteurs d’avoir une eau d’irrigation riche en fertilisants naturels, tout en approvisionnant les populations en produits halieutiques ».
Selon les estimations du ministère de la pêche et des productions halieutiques, la production nationale aquacole – élevages dans les barrages, en eau de mer et en fermes aquacoles – devrait atteindre 8000 tonnes fin 2022, soit un accroissement de 67% en un an.
Mansouria Fodeili