Le président de la république, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné au gouvernement, mardi à Alger, de créer « dans les plus brefs délais » un Conseil supérieur des exportateurs afin de mieux prendre en compte les problématiques rencontrées par les opérateurs économiques.
« Je demande à Monsieur le Premier ministre de créer, dans les plus brefs délais, un Conseil supérieur des exportateurs, qui prendra en charge toutes les préoccupations des exportateurs, les incitations et les facilitations qui leur sont destinées », a indiqué M Tebboune dans son allocution d’ouverture de la première édition de la « Médaille d’honneur de l’exportation ».
Considérant les exportateurs comme étant « des ambassadeurs de l’économie nationale », le chef de l’Etat a évoqué le secteur des matériaux de construction, et particulièrement le ciment, dont la production nationale s’élève « à 40 millions de tonnes » et qui pourrait couvrir, selon lui, « 100% la demande de plusieurs pays ».
Dans cette même veine, le président de la république a demandé au ministre du Commerce d’accélérer le processus « d’ouverture de zones franches au niveau des wilayas limitrophes de la Mauritanie, du Mali et du Niger ».
Des pays qui « partagent avec l’Algérie, depuis 1962, des traditions dans le libre échange de produits agricoles », a-t-il précisé avant de rappeler que des mesures ont également été prises pour l’ouverture de lignes maritimes avec la Mauritanie et le Sénégal afin de soutenir « les échanges commerciaux continentaux ainsi que les exportations nationales ».
Pour ce faire, M Tebboune a aussi annoncé l’implantation de banques nationales « dans nombre de capitales africaines » ainsi que l’ouverture de nouvelles lignes aériennes en direction du sud « pour que l’Algérie ne tourne pas son dos à l’Afrique », a-t-il souligné.
Et d’ajouter : « Les exportations de l’Algérie hors hydrocarbures n’ont pas dépassé les 3 % du volume total d’exportation en 2018 et 2019. Aujourd’hui, elles atteignent les 11%, et pourraient grimper de 16% à 22% fin 2023, début 2024 ».
L’objectif des 13 milliards de dollars est « sur le point d’être atteint », a assuré le locataire d’El Mouradia qui a poursuivi en expliquant que « l’Algérie n’est pas endettée » et qu’elle pouvait se permettre d’être « libre dans ces décisions politiques et économiques ».
Le président Tebboune a conclu son propos en estimant que le pays est entré « dans une nouvelle phase » marquée par une politique d’innovation « loin de la logique de l’économie rentière qui tue l’esprit d’initiative et repose sur la dépendance au baril de pétrole ».
Mansouria Fodeili