Le Panorama des Cinémas du Maghreb et du Moyen-Orient (PCMMO) se déroulera cette année du 3 au 21 mars 2020 en Seine Saint Denis et à Paris.Pour cette quinzième édition, le festival francilien fera un focus sur l’Iran et ouvrira une fenêtre sur l’Algérie contemporaine.Il aura également pour marraine Souad Massi. La chanteuse algérienne, qui a été actrice dans le film Ouyoun el Haramia de la Palestinienne Najwa Najjar, a accepté de nous dire pourquoi le PCMMO était une initiative à encourager.

Vous êtes la marraine de cette quinzième édition du festival du PCMMO. Pourquoi avez vous accepté cette proposition? 

Souad Massi : J’ai accepté car c’est une belle proposition.J’avais déjà vu des films lors de la précédente édition. J’avais beaucoup aimé. J’ai discuté avec Emma Raguin, la Directrice artistique du festival. J’ai bien aimé sa démarche et le travail qu’elle faisait avec son équipe.Elle encourage les gens à aller voir les films. C’est ce qui m’a poussé à accepter cette demande de marrainage. 

Est ce que cela a été difficile de vous convaincre?

Pas du tout.J’adore le cinéma. J’aime beaucoup les débats qui suivent les  projections. C’est quelque chose que j’appréciais déjà en Algérie. C’était organisé après des films à thème. J’ai retrouvé cela avec le PCMMO. Cela m’a plu. Je me suis dit que c’était le moment et l’occasion de retrouver cette atmosphère

Etes vous cinéphile?

Tout à fait. J’adore visionner des films d’auteur.

Quel sera votre rôle sur ce festival?

Ce festival sera l’occasion pour moi de rencontrer les réalisateurs et les réalisatrices ainsi que tous les passionnés de cinéma.Ce sera un plaisir pour moi de discuter avec les uns et les autres.Je compte apprendre et découvrir des choses et faire connaitre tous ces films.

Avez vous eu l’occasion de voir certains films qui seront projetés?

J’ai eu l’occasion de voir quelques extraits de Fragments de rêves de Bahia Bencheikh El Feggoun. Cela m’a donné envie de la rencontrer.

Avez vous déjà songé à passer de l’autre coté de la caméra?

Je n’ai pas les compétences pour réaliser un film.Il y a des professionnels qui sont plus compétents que moi pour cela.Il faut savoir écrire, puis réaliser. J’ai déjà travaillé avec une réalisatrice. J’ai vu que c’était un autre exercice.Il faut une certaine expérience et des connaissances.Cela dit, j’adorerais faire cela.

Vous avez déjà tourné dans un film, lequel était ce?

C’était un film palestinien de Najwa Najjar qui s’appelle Ouyoun El Haramia. Il racontait une histoire d’amour pendant la guerre.C’était une coproduction avec l’Algérie.

ll y a cette année une fenêtre sur l’Algérie contemporaine avec pas mal de réalisatrices. Est-ce important d’avoir le point de vue des femmes sur cette société en mouvement?

Le point de vue des femmes est très important car elles ont une approche artistique qui est différente de celles des hommes. Cela m’intéresse d’avoir cette vision et cette sensibilité dans l’art.Cela me permettra de rencontrer ces cinéastes et de découvrir leurs travaux.

En quoi le cinéma peut il faire bouger les lignes?

Le cinéma est une forme d’art. L’art a aussi pour but d’éveiller les consciences, de véhiculer des idées. Que ce soit au Maghreb ou au Moyen-Orient, les réalisateurs ont toujours connu des restrictions, des censures.C’est un vrai combat pour les cinéastes qui vivent dans des pays où règne la dictature. C’est une lutte pour s’exprimer, pour faire des films, pour dénoncer certaines choses. J’ai beaucoup de respect pour ces gens qui sont très courageux.Ils se battent avec leur moyen pour mettre la lumière sur certaines réalités. 

Propos recueillis par Nasser Mabrouk