Le Président de la république algérienne Abdelmadjid Tebboune a choisi mercredi le ministre des Finances, Aïmen Benabderrahmane comme nouveau Premier ministre à la suite des élections législatives du 12 juin. Cette désignation intervient dans un contexte marqué par une double crise économique et sanitaire.
« Conformément aux dispositions de la Constitution, M. Aïmene Benabderrahmane a été nommé Premier ministre. Il est chargé de poursuivre les consultations avec les partis politiques et la société civile pour former le gouvernement dès que possible », indique un communiqué de la présidence algérienne.
Un haut fonctionnaire au service de l’Etat
Ministre des Finances depuis le remaniement ministériel de juin 2020, M. Benabderrahmane, (54 ans), a occupé à partir de 2019 le poste de gouverneur de la Banque d’Algérie.
« Vous êtes qualifié pour la tâche à venir car ce qui nous attend est lié aux affaires économiques et sociales, et donc financières », a déclaré le chef de l’Etat.
Né le 30 août 1966 à Alger, le nouveau Premier ministre est diplômé de l’Ecole nationale d’administration (ENA) d’Alger. Il a effectué toute sa carrière dans la finance, l’administration fiscale et à la banque centrale depuis 1991.
Son nom, tout comme celui du ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, était régulièrement cité pour prendre la suite d’Abdelaziz Djerad. Ce dernier, en fonction depuis décembre 2019, avait remis jeudi dernier sa démission au président Tebboune.
Redresser l’économie algérienne
M. Benabderrahmane aura pour tâche de former le gouvernement et d’appliquer la « feuille de route » présidentielle avant les élections locales prévues à l’automne.
Il est chargé de « mettre en œuvre efficacement le programme de renaissance du président de la République qui permettra à l’Algérie de réaliser le démarrage économique souhaité », précise El Mouradia.
Pour ce faire, l’ex-grand argentier du pays devra choisir parmi le Front de libération nationale (FLN) – le parti est arrivé en tête avec 98 élus (sur 407) -, et le groupe des indépendants – deuxième force politique avec 84 députés – ralliés au chef de l’Etat.
Le principal parti islamiste, (65 sièges), le Mouvement de la société de la paix (MSP) a d’ores et déjà annoncé qu’il ne ferait pas partie du nouveau gouvernement.
« Malheureusement, ce qu’on nous a proposé ne nous permettra pas d’avoir un impact sur les décisions politiques et économiques, comme nous l’avions promis aux électeurs.Nous voulons être au pouvoir et non sa façade », a expliqué le président du MSP, Abderazzak Makri, lors d’une conférence de presse à Alger.
A noter qu’Abdelmadjid Tebboune a demandé au nouveau Premier ministre de former son gouvernement « d’ici une semaine ».
Amale Hoummati