Les habitants de la capitale vont pouvoir se réapproprier leur métro favori quand les autorités publiques auront donné le feu vert à sa réouverture, a annoncé samedi l’Entreprise du Métro d’Alger (EMA).
« On n’a pas de date précise pour la reprise de l’activité du métro d’Alger car c’est aux hautes autorités publiques que revient cette décision », a déclaré dans un communiqué l’EMA.
Prélude à un redémarrage des activités, des exercices de simulation ont toutefois été effectués et des mesures sanitaires et techniques testées par les équipes opérationnelles de l’entreprise de transport.
Une Reprise progressive du trafic
Depuis le 1er novembre, la gestion du métro d’Alger est désormais assurée par une entreprise 100% algérienne après que le contrat passé avec RATP-Djazair, une filiale de la RATP française, n’a pas été reconduit au moment de son échéance le 31 octobre dernier.
Alors que les autres formes de transport urbain ont déjà repris à Alger – le tramway ayant redémarré à 50% de ses capacités le 17 juin 2020 -, l’EMA affirme que ce n’est pas le changement de management opéré cet automne qui retarde la mise en marche du métro mais bien la décision qui reste « entre les mains des autorités publiques ».
C’est d’ailleurs le 31 décembre dernier que le Président de la république Abdelmadjid Tebboune avait ordonné la reprise « progressive et contrôlée » – à partir du 1er janvier 2021 -, pour les trains, les autocars et les taxis, et « dans une seconde étape en fonction de la situation épidémiologique », pour le métro et le téléphérique.
Des pertes supérieures à 13 milliards de dinars
Au niveau comptable, la société gestionnaire du métro algérois a déjà accusé, depuis la suspension des ses services en mars dernier, « une perte de 13 milliards de dinars », avait reconnu en décembre, lors d’une audition devant la commission du transport en commun de l’Assemblée Populaire Nationale (APN), son directeur général, Ali Arezki.
« Nous avons été lourdement impactés sur le plan financier par la situation sanitaire engendrée par la Covid-19 car nous sommes à l’arrêt depuis le 22 mars dernier et les pertes sont évaluées à plus de 13 milliards de dinars pour l’ensemble des modes de transport (métro, tramway, téléphériques et télécabines) », avait-il ajouté.
Pour justifier, en partie, « la situation financière très déficitaire », le dirigeant d’entreprise avait expliqué aux membres de l’APN que le roulage quotidien des rames – tout au long de la période -, « a généré beaucoup de charges et de dépenses » mais qu’en contrepartie « il n’y a pas eu de recettes ».
5000 emplois créés
Le DG l’EMA a en outre précisé que l’établissement qu’il dirige a embauché plusieurs milliers de personnes.
« L’entreprise a créé plus de 5.000 emplois dont 3.500 postes pour les besoins des six (06) tramways et 800 postes pour les besoins des téléphériques et télécabines au niveau national », avait-t-il détaillé.
Conséquences de ce gouffre pécuniaire, plusieurs projets tels que les tramways de Batna, de Annaba ou du métro d’Oran sont pour le moment à quai.
En revanche, le patron du métro de la capitale a admis que les chantiers relatifs aux extensions vers l’aéroport international Houari Boumediene (9,5km) ou vers Baraki (6km) continuaient sans entraves. « Ils avancent bien en dépit de la crise sanitaire et de ses répercussions sur la trésorerie de l’entreprise », s’était-il félicité.
Pour rappel, le site internet de l’EMA affiche, pour le seul métro d’Alger, une fréquentation sur l’année 2020 – réduite au premier trimestre – de 10.379.296 voyageurs.
Mansouria Fodeili