Le ministre des Finances, Aïmen Benabderrahmane a appelé, depuis Paris où il participait à un sommet sur le financement des économies africaines, au rétablissement d’un cadre viable de la dette des pays du continent. 

« La crise de la Covid-19 a lourdement affecté la résilience des économies africaines qui, de surcroit, souffrent d’un fardeau d’endettement de plus en plus pesant sur leurs perspectives de leur développement », a indiqué dans son allocution M. Benabderrahmane.

Le ministre des Finances, qui représentait Abdelmadjid Tebboune, a en outre invité les différents acteurs présents à aider les pays africains à gérer leur « vulnérabilité » afin de rétablir un cadre « viable » de la dette.

L’Algérie efface 1,4 milliards dollars

Citant l’exemple de l’Algérie, le grand argentier a rappelé les efforts consentis par Alger pour effacer la dette de certains Etats qui a atteint « un montant globale de 1,4 milliards de dollars », a-t-il précisé.

Et d’ajouter : « En sus, des moratoires de remboursement ont été également accordés à d’autres Etats afin de leur permettre de passer cette phase délicate marquée par la crise sanitaire et économique ».

Sur un plan plus général, le ministre a souligné la nécessité pour les institutions multilatérales de mettre davantage de liquidités à disposition des Etats les plus vulnérables afin de « parer aux urgences de lutte contre la crise ».

Pour ce faire, il a appelé à « une meilleure coordination entre les différents acteurs du développement » dans la mobilisation des financements pour l’Afrique.

Une intégration régionale en marche

Se projetant sur l’après Covid, M. Benabderrahmane a estimé qu’une attention particulière devait être accordée « aux projets à portée structurante et intégrationniste ». « L’intégration régionale reste l’un des principaux vecteurs pour soutenir davantage la productivité et mieux exploiter les ressources et les potentialités dont recèle le continent africain », a-t-il souhaité. 

Ce projet passera, selon lui, par « un espace mieux connecté et plus ouvert au commerce, notamment intra-africain ».

Pour rappel, le sommet de Paris, qui a réuni chefs d’Etat et de gouvernement africains et hauts responsables d’organisations internationales et régionales, avait pour objectif d’échanger – dans un contexte de crise provoqué par la pandémie – sur une reprise économique et un financement plus durable des économies africaines.

Mansouria Fodeili