L’historien Benjamin Stora remettra ce mercredi au président de la république française Emmanuel Macron ses propositions sur la colonisation et la guerre d’Algérie (1954-1962). Ce rapport voulu par le chef de l’Etat français vise à apaiser les mémoires dans la relation compliquée entre la France et l’Algérie. 

Spécialiste de l’Algérie contemporaine, Benjamin Stora a été chargé en juillet parle le chef de l’Etat de « dresser un état des lieux juste et précis du chemin accompli en France sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie ». Une mémoire qui concerne depuis 1962 plusieurs des millions de familles françaises et algériennes.

« Ce n’est pas simplement idéologique, ce n’est pas simplement des discours qu’on prononce, des mots fétiches qu’on prononce, mais des actes, c’est-à-dire ouvrir des archives, identifier des lieux, chercher des disparus, entretenir des cimetières. Ce sont des choses qui sont très simples, très pratiques, très évidentes mais qui sont autant de contentieux, de problèmes très lourds entre la France et l’Algérie », a résumé à l’AFP le natif de Constantine.

Né après l’indépendance de l’Algérie, Emmanuel Macron souhaite ainsi dépassionner les débats et construire une relation bilatérale rassérénée entre les deux nations. 

Du coté algérien, le président Abdelmadjid Tebboune a confié une mission identique au directeur des archives nationales, Abdelmadjid Chikhi, avec pour objectif d’effectuer un « travail dans la vérité, la sérénité et l’apaisement pour régler ces problèmes qui enveniment nos relations politiques, le climat des affaires et la bonne entente », avait il déclaré au journal français L’Opinion. 

Dans la lettre de mission adressée à l’historien, Emmanuel Macron insiste pour que « l’histoire de la guerre d’Algérie soit connue et regardée avec lucidité ». 

« Il en va de l’apaisement et de la sérénité de ceux qu’elle a meurtris », ajoute-t-il. 

A noter que des associations de harkis ont interpellé en novembre M. Stora afin qu’il rende un rapport « sans parti pris idéologique ni falsification ».

Amale Hoummati