Gazoduc méditerranéen

Le plafonnement des prix du gaz, décidé récemment par les ministres de l’Energie des Etats de l’Union européenne (UE), est « une illusion » en raison de la nature du marché qui « offreur et pas demandeur », a indiqué mercredi l’expert en énergie, Mourad Preure, dans un entretien à la radio Alger Chaine 3.

Ce plafonnement « est une grossière plaisanterie et une illusion » puisque c’est « un marché d’offreurs mais pas de demandeurs », a indiqué M Preure au micro de la radio nationale avant de préciser que ce ne sont pas les demandeurs qui définissaient « les règles du marché ». 

Le 19 décembre dernier, les 27 Etats membres de l’UE s’étaient mis d’accord sur un plafonnement des prix de gros du gaz au delà de 180 euros/MWH, afin, avaient-ils expliqué, de faire face « à la flambée des prix sur les marchés ».

Un mécanisme, qui entrera en vigueur le 15 février 2023, et s’enclenchera automatiquement dès que le prix du contrat mensuel atteindra 180 euros/mégawatt-heure pendant trois jours consécutifs.

Selon l’expert algérien, cette décision de l’UE ne devrait pas apporter pas les résultats escomptés car « l’Europe n’est approvisionnée qu’à 10% seulement de sources gazières communautaires (européennes) » tandis que Moscou se tourne désormais « vers des marchés alternatifs comme l’Asie », a-t-il fait savoir.

« La Russie est en train de se réorienter vers les marchés asiatiques afin d’atténuer l’impact de l’arrêt progressif de ses exportations vers les marchés européens. La Turquie qui saisit l’occasion se propose de devenir le hub gazier. Le gazoduc South Stream qui devait rejoindre la Bulgarie a été refusé par l’UE et orienté vers la Turquie mais avec des capacités de seulement 63 md M3 », a-t-il complété.

Dans ce contexte, Mourad Preure a souligné l’opportunité que peut saisir l’Algérie qui se positionne comme un « fournisseur énergétique fiable et sûr » et qui gagnerait à développer ses capacités « avec les compagnies européennes dans les énergies fossiles mais aussi dans sa transition énergétique », a-t-il suggéré.

« Aujourd’hui, les énergéticiens européens doivent venir investir avec nous pour développer les capacités qui répondront à leurs besoins, non seulement dans l’exploration et production, mais aussi dans l’énergie verte », a-t-il conclu.  

Mansouria Fodeili