Les éditions Hors d’atteinte publieront le 19 août prochain La cité de mon père de Mehdi Charef, le troisième volet de sa trilogie familiale. Après avoir raconté lors des deux ouvrages précédents* l’arrivée de sa famille, au lendemain de l’indépendance de l’Algérie, dans le bidonville puis dans la cité de transit de Nanterre, le romancier évoque cette fois-ci, l’installation si chère à son père – dans les années 70 – en HLM. Tout au long des 137 pages, dans un style à la fois lyrique et précis, l’auteur narre le bouleversement culturel que constitue le déménagement dans cet appartement de quatre pièces. Finis la boue qui colle aux chaussures, le pain que la maman s’échinait à faire et qu’elle achète maintenant à la boulangerie, l’entre-soi communautaire. Place désormais à l’ouverture aux autres et au vivre ensemble. Une appartenance sociale qui fait dire au jeune adulte de l’époque qu’ils sont enfin « devenus visibles ».
Comme pour ses deux premiers opus, l’écrivain alterne entre le présent et le passé algérien – à travers une narration rétrospective qui donne au roman ses pages les plus émouvantes – où la violence coloniale et la misère noire n’en finissent pas de le poursuivre. Malgré ses instants taraudés, le jeune homme de 20 ans – fan de Janis Joplin et amoureux des livres et des films – est un électron libre entre un pays d’adoption qui n’est pas le sien et sa terre natale qui, hormis la dachra de son enfance à laquelle il se sent encore appartenir, n’est plus qu’un vague souvenir. Pour ne pas sombrer, il a décidé que la lecture serait « un défi », et l’écriture « une résistance ». Pour son septième roman, l’auteur démontre encore une fois que la résilience a bel et bien opéré.
* Chez le même éditeur, Rue des pâquerettes (2019) et Vivants (2020).
Pour en savoir plus sur l’auteur https://bit.ly/3m8ZKR6